Par : Tamime Khemmar.
Restons encore et encore avec cette grande vertu qui est le rifq (la douceur) car non seulement c’est l’une des plus belles vertus qui nous embellit et nous débarrasse de la violence, de la brutalité et de la précipitation dans les actes, dans les paroles et dans les jugements, mais aussi parce que la société tout entière a besoin de cette vertu.
En effet, les problèmes de nos sociétés ne se sont aggravés et multipliés qu’à cause de la violence, de la dureté et de l’absence de la douceur et de la bonté.
L’Islâm appelle au rifq (la douceur) dans tous les domaines
Le rifq n’a pas de limite et n’a pas de domaine précis. Il concerne toutes les personnes, tous les actes, toutes les situations… Bref tous les domaines de la vie.
Le Prophète [ﷺ] a dit :
« Allah est Rafîq (Qui agit en douceur) et il aime le rifq (la douceur) dans toute chose. »[1]
Le rifq dans l’appel des gens vers la droiture
Lorsque Allah envoya Moïse et Aaron vers Pharaon, Il leur recommanda de lui adresser une parole douce. Allah, soubhânah, dit, (S : 20/A : 43 et 44) :
(Allez trouver Pharaon dont l’impiété ne connaît plus de limites (43) Adressez-lui des paroles douces qui l’inciteront peut-être à réfléchir ou à craindre son Rabb (Seigneur) (44))
Car les gens ne supportent pas, par nature, la dureté et la violence. Ils apprécient, au contraire, la douceur et la bienveillance.
Or, la repentance et le retour vers la droiture sont en eux-mêmes difficiles et demandent beaucoup d’efforts. Il ne faut pas alors rajouter à cela le poids d‘un discours dur et éprouvant.
Le rifq dans l’enseignement
Lorsque le Compagnon Moucâwiyah As-Soulamî, lors de la salât en groupe, dit à haute voix à celui qui éternua : « Qu’Allah te fasse miséricorde » pensant bien faire, les gestes de réprobation, autour de lui, se multiplièrent pour le faire taire.
À la fin de la salât, le Prophète [ﷺ] lui parla. Il raconta ce qu’il lui a dit :
« Je n’ai jamais vu un enseignant, avant lui ni après lui, meilleur que lui. Par Allah ! Il ne m’a ni grondé ni frappé ni insulté. Il m’a dit : « Rien des paroles des gens ne peut être dit dans cette salât. Il ne doit y avoir que le tasbîh[2], le takbîr[3] et la récitation du Coran. »[4]
Le rifq avec les deux parents
Ceux qui méritent le plus que tu les traites avec rifq (douceur) sont tes deux parents. Allah, soubhânah, dit, (S : 17/A : 23 et 24)
(Ton Seigneur a ordonné que Lui seul soit adoré et que les père et mère soient traités avec bonté. Si l’un d’eux, ou tous deux, doivent atteindre un âge avancé auprès de toi, garde-toi de leur dire : « Fi ! » et ne les gronde pas, mais adresse-leur des paroles douces. (23) Adopte envers eux une attitude pleine d’humilité et de tendresse, et dis : « Veuille, Rabbi (Seigneur), Te montrer clément envers eux, comme ils l’ont été envers moi lorsqu’ils m’ont élevé tout petit. » (24)
Allah nous mis en garde de dire : « Fi ! » à nos deux parents. Ceci nous indique explicitement qu’il ne faut pas leur faire le moindre mal ni par une petite parole comme celle-ci ni par une insulte ou n’importe quelle autre nuisance portée à leur encontre.
(mais, adresse leur des paroles douces) et (adopte envers eux une attitude pleine d’humilité et de tendresse), tout cela est une grande recommandation de la part d’Allah au profit des parents où Il incite les fils et filles bienfaisants à apporter le maximum de rifq (douceur), bonté et bienveillance à leurs parents par la parole, par le cœur et par l’acte.
Puis, Allah nous invite à leur invoquer Sa miséricorde, lors de leur vie et après leur mort, par gratitude envers eux pour avoir pris soin de nous lorsque nous étions faibles et pour nous avoir élevés lorsque nous étions petits :
(Et dis « Veuille, Rabbi (Seigneur), Te montrer clément envers eux, comme ils l’ont été envers moi lorsqu’ils m’ont élevé tout petit. »)
À suivre…
Notes de l’auteur :
[1] Boukhârî (6024) Mouslim (2165)
[2] Dire : « soubhân-Allâh » (qu’Allah soit sacré)
[3] Dire : « Allâhou akbar » (Allah est plus grand)
[4] Mouslim (537)