Par Tamime Khemmar.
Il est vrai que celle qui subit la sorcellerie est une victime de celle (ou de celui) qui lui a infligé cette sorcellerie. Mais celui qui a commis ce méfait est lui aussi une victime.
C’est la victime du Chaytân (le diable), c’est la victime de ses propres envies maléfiques, c’est la victime de l’ignorance et c’est la victime du sorcier ou de la sorcière qui lui ont accompli cette œuvre maléfique : la sorcellerie, as-sihr.
Un acte injustifiable
Ma sœur ! Rien ne peut justifier le fait que tu aies ensorcelé ta sœur.
Est-ce que tu peux imaginer les portes de souffrance et de malheur que tu lui as ouvertes ?
Les maladies incurables, les séparations qui déchirent des familles, les cœurs aimants qui s’éloignent l’un de l’autre, les enfants qui sont privés de leur père ou de leur mère… Que de dommages irréparables !
Les jinns maléfiques que tu as envoyés sur ta sœur et qui la tourmenteront jour et nuit, l’empêchant de dormir, de vivre tranquille, d’avoir des rapports normaux avec son mari, du cœur et du corps… Sais-tu à quel point cela est pénible ?
Et tout cela pour quoi ?
Pour prendre son mari ? Convoitise et jalousie.
Pour la séparer de son mari sans le prendre ? Pure et dure jalousie.
Tout cela est mauvais, c’est une œuvre du Chaytân et qui n’est pas digne de celle qui croit en Allah et au Jour dernier.
Ensorceler ta sœur, cela va-t-il te rapporter quelque chose ?
Est-ce que tu crois, ma sœur, que lorsque le mari de ta sœur va la quitter, à cause du sortilège dont ils furent victimes, et venir vers toi que ceci te sera profitable ? Détrompe-toi.
Non seulement tu auras commis un grave péché dont tu supporteras les conséquences dans cette vie d’ici-bas et dans la dernière vie, mais en plus, tu ne seras jamais heureuse avec lui.
Si c’est son amour que tu cherches, son cœur ne se tournera jamais vers toi, car tu l’as attiré par une œuvre occulte sans que cela soit de son propre gré.
Puis, une liaison qui est bâtie sur l’injustice et qui n’est pas agréée par Allah, comment peut-elle réussir ?
Par contre, Si ton but est uniquement de priver ta sœur du bonheur que tu ne peux supporter de voir chez elle, sache que ton cœur est malade et que sa maladie est la jalousie pure et dure.
Soigne ton cœur par la lecture du Coran, par l’invocation d’Allah, par l’aumône et ne laisse pas ce mal te détruire.
Car la jalousie est un feu qui ne brûle que celui qui en souffre.
Accepte le destin d’Allah
Celui qui recourt à la sorcellerie, par jalousie envers ses frères et ses sœurs, s’oppose en réalité au destin d’Allah : al-qadar.
Pourquoi Allah lui a donné et ne m’a pas donné ? Pourquoi Allah m’en a privé et le lui a accordé ? Pourquoi ?
Est-ce que tu sais ma sœur qu’Allah est Al-Hakîm (le Sage) et qu’Il ne met une chose que dans la place qui lui est adéquate ? Il ne donne une chose à quelqu’un, ou l’en prive, que parce qu’Il sait que cela lui sera profitable.
Allah est aussi Al-CAlîm (le Savant) qui sait ce qui est bon pour toi et pour tous les hommes et toutes les femmes et ce qui ne l’est pas, mieux que quiconque.
Pourquoi alors s’opposer à Son jugement, le critiquer puis, laisser le Chaytân allumer le feu de la jalousie dans nos cœurs ?
Regarde les grâces qu’Allah t’a accordées puis regarde autour de toi combien de gens en sont privés. Ceci est le meilleur moyen d’être satisfait du destin qu’Allah nous a attribué, d’en être heureux et d’être reconnaissant.
Crains Allah ma sœur !
Crains Allah, soubhânah, et aie grandement peur du Jour où tu te tiendras debout devant Lui, toi et ta sœur.
Devant tous les hommes et toutes les femmes, que tu connais et que tu ne connais pas, Allah te demandera de rendre des comptes, dévoilera publiquement toutes tes œuvres et rendra justice à ta sœur.
Repens-toi donc, reviens vers Allah et répare le préjudice que tu as causé à ta sœur.
Tu trouveras certes Allah Tawwâb (Qui accepte la repentance), Rahîm (Qui fait miséricorde).
Allah est plus Savant