Les meilleurs Compagnons رضي الله عنهم sont les quatre califes bien-guidés qui succédèrent au Prophète ﷺ dans la communauté, la science et les œuvres. Chacun d’eux ont eu un parcours louable, des œuvres pieuses et ont laissés des traces impérissables pour l’Islam.
Poursuivons notre série dédiée aux califes bien-guidés. Après avoir vu la vie du premier calife, Abou Bakr, nous nous penchons maintenant sur l’histoire du deuxième calife et illustre compagnon, ‘Oumar ibn al-Khattab رضي الله عنه.
Ibn Mas‘oud a dit : « Aimer Abou Bakr et ‘Oumar, et connaître leurs mérites, fait partie de la Sounnah. »
La vie avant l’Islam
Il s’agit de Al-Farouq, Abou Hafs, ‘Oumar ibn Al-Khattab ibn Noufayl Al-Qourachi رضي الله عنه.
‘Oumar ibn Al-Khattab, né en 584 à La Mecque, appartenait à la tribu des Qouraych. Issu d’une famille noble, il était respecté pour sa force physique, son courage et son éloquence. En effet, Qouraych l’envoyait comme conciliateur auprès des tribus lorsqu’elles étaient en conflit, ou quand Qouraych était en conflit avec d’autres tribus.
Avant de se convertir à l’Islam, ‘Oumar était un farouche opposant au message prêché par le Prophète ﷺ. Il suivait les traditions païennes de son peuple et n’hésitait pas à persécuter les musulmans pour leur foi.
Sa conversion à l’Islam
La conversion de ‘Oumar à l’Islam est l’une des plus marquantes. Oumar avait initialement l’intention de tuer le Prophète pour mettre fin à la nouvelle religion.
Cependant, sur le chemin, il apprit que sa propre sœur et son beau-frère s’étaient convertis à l’Islam. Lorsqu’il les confronta, il fut touché par leur foi inébranlable et les versets du Coran qu’il entendit. Finalement, ‘Oumar se rendit chez le Prophète et embrassa l’Islam, devenant ainsi un des piliers de la jeune communauté musulmane.
Il entra donc dans l’Islam à l’âge de vingt-sept ans, six ans après l’avènement du Prophète.
Sa relation avec le Prophète
‘Oumar رضي الله عنه devint rapidement l’un des compagnons les plus proches et les plus fidèles du Prophète ﷺ. Sa force de caractère et son sens de la justice en faisaient un allié précieux. Oumar était souvent consulté par le Prophète pour des questions importantes, et plusieurs versets du Coran furent révélés en accord avec ses opinions. Il joua un rôle crucial dans les batailles et les négociations, aidant à protéger et à étendre la communauté musulmane. Il participa à toutes les batailles entreprises par le Prophète ﷺ.
‘Amr ibn Al-‘As relate : Je dis au Prophète ﷺ « Ô Messager d’Allah ! Quelle est la personne que tu aimes le plus ? -Aïcha« , répondit-il. « Et chez les hommes ? » poursuivis-je. « Son père« , je dis : « Et ensuite ? -‘Oumar. » (Al Boukhari et Mouslim).
Il honorait le Prophète ﷺ et l’aimait. Quand lui parvint l’annonce de sa mort ﷺ et qu’il n’était pas encore sûr de la nouvelle, il s’exclama : « Quiconque affirme que Mouhammad est mort, je lui trancherais la tête ! » Mais quand il fut certain de son décès, il relate : « Je fus paralysé à tel point que mes jambes ne pouvaient plus me porter, puis je suis tombé à terre. »
Ses nobles qualités et caractère
Il avait une foi et une religiosité fermes. Doté d’un grand discernement, il était quelqu’un de très intelligent, à l’allure imposante, courageux et habile. Oumar رضي الله عنه était reconnu pour sa droiture, son honnêteté et son sens aigu de la justice. Son caractère était marqué par un profond respect pour la vérité.
Même avant sa conversion, il était respecté pour sa franchise et sa capacité à dire la vérité sans crainte. Après sa conversion, il surpassa tous les compagnons hormis Abou Bakr رضي الله عنه.
Le noble et le misérable lui rendaient visite, le riche et le pauvre s’asseyaient avec lui. C’est en raison de l’éminence de son âme qu’il l’examinait ; il disait d’ailleurs : « Ceux que j’aime le plus sont ceux qui me montrent mes défauts. »
Il était humble envers son Seigneur et revenait sans cesse vers Lui repentant. Il œuvrait pieusement et invoquait Allah pour que toutes ses œuvres soient pieuses et sincères.
Il était miséricordieux envers les faibles et les pauvres. Talhah ibn ‘Oubaydillah raconte : « Une fois, ‘Oumar sortit de chez lui en pleine nuit pour se rendre dans une maison. Le lendemain, je m’y suis rendu et j’ai trouvé une vieille dame, aveugle, qui ne pouvait pas se lever. Je lui ai demandé : “Qui est cet homme qui est venu te voir ?” Elle répondit : “Il s’occupe de moi et apporte ce dont j’ai besoin.” »
Sa Science
Oumar possédait une grande connaissance du Coran et des enseignements du Prophète. Il était le compagnon le plus savant et celui qui avait la meilleure compréhension de la religion après Abou Bakr, le Véridique. Il jugeait, émettait des avis juridiques et enseignait le Coran aux Compagnons.
Il était réputé pour sa capacité à comprendre la religion d’Allah. Sa perspicacité et sa sagesse étaient reconnues par ses pairs, et il était souvent consulté pour résoudre des problèmes complexes.
Le Prophète ﷺ témoigna de sa science enracinée, il dit en effet : « “Alors que je dormais, je fis un songe où l’on m’apporta un récipient de lait. Je bu de celui-ci jusqu’à en être rassasié, comme si le lait allait sortir du bout de mes doigts. Puis je donnai à ‘Oumar ibn Al-Khattab ce qui restait du lait.” On lui demanda : “Comment interprètes-tu cela, ô Messager d’Allah ?” Il répondit : “[Le lait symbolise] la science.’’ » (Al-Boukhari et Mouslim).
Ibn Mas‘oud رضي الله عنه a dit : « Si l’on pesait la science de ‘Oumar sur un plateau de la balance et que l’on pesait la science du reste de l’humanité sur un autre plateau, la science de ‘Oumar serait plus lourde que la leur. »
Son Califat
Après la mort du Prophète et de son successeur Abou Bakr, Oumar devint le deuxième calife de l’Islam en l’an 13 de l’hégire. Son règne fut marqué par des réformes administratives et sociales majeures, ainsi que par une expansion rapide de l’empire islamique. Sous sa direction, les armées musulmanes conquirent de vastes territoires, y compris l’Empire perse et une grande partie de l’Empire byzantin. Oumar رضي الله عنه établit également des systèmes judiciaires, fiscaux et sociaux solides, posant les bases d’un État prospère.
C’était un conseillé compatissant envers la communauté. Il dirigea les musulmans dix années sous son califat qu’il remplit de justice, de bon conseil et de miséricorde. Après chaque prière, il restait disponible aux gens ; si l’un d’entre eux avait un besoin, il l’écoutait.
Il était préoccupé par ceux qu’il avait à sa charge. Il dit : « Je crains que si un dromadaire se perdait sur les côtes de l’Euphrate, Allah me questionnerait à son sujet. » Ibn Mas‘oud décrit son époque en disant : « La gouvernance de ‘Oumar était une miséricorde. »
Sa Mort
Oumar mourut en l’an 23 de l’hégire, assassiné par un esclave perse nommé Abu Lu’lu’a Firuz. Avant de mourir, Oumar veilla à ce que la transition du pouvoir se fasse de manière ordonnée, formant un conseil de six hommes pour choisir son successeur. Sa mort marqua la fin d’une ère de grande expansion et de consolidation pour l’Islam, mais son héritage perdure encore aujourd’hui dans la communauté musulmane, qu’Allah l’agrée dans Son vaste Paradis.
Lisez les autres articles de la série : l’histoire d’Abou Bakr, de Outhman ibn Affan et de Ali ibn Abi Talib رضي الله عنهم.