Dans une ruelle animée de Marrakech, Rania et Karima, deux jeunes cousines, passaient la plupart de leurs après-midis après l’école. Les étals colorés des marchés, le parfum des épices et les rires des enfants faisaient partie de leur quotidien. Cependant, ce jour-là, leur esprit était loin des joies habituelles. Elles discutaient de l’argent qu’ils avaient économisé pour acheter un vélo. Malheureusement, elles venaient de découvrir qu’elles avaient été victimes d’un vol. Leur tirelire avait disparu.
Rania, au bord des larmes, accusait Karima de ne pas avoir bien caché la tirelire. Karima, vexée par l’accusation, riposta en disant que c’était la faute de Rania pour avoir parlé trop fort de leurs économies. La tension montait entre elles, attirant les regards perplexes des passants.
C’est alors que le grand-père de Rania, un homme sage respecté par tous, les rejoignit. Voyant leurs visages colériques, il demanda la raison de leur dispute. Après avoir entendu leur histoire, il murmura calmement : « Il y a un hadith du Prophète Muhammad ﷺ qui dit : « L’humain ne remplit pas de récipient pire que son estomac. Il suffit à l’homme quelques bouchées pour redresser son échine. Mais s’il doit dépasser, alors le tiers pour la nourriture, le tiers pour la boisson, et le tiers pour la respiration. » » (At-Tirmidhi)
Rania et Karima se regardèrent sans comprendre. Le grand-père sourit et ajouta : « Ce que cela signifie, mes enfants, c’est que souvent, nos désirs matériels nous poussent à l’excès. Mais ce n’est pas ce que nous possédons qui compte, c’est notre foi et notre comportement. Si vous vous disputez pour des biens matériels, vous oubliez ce qui est vraiment important. »
En écoutant ces paroles, Rania et Karima réalisèrent que leur amitié et leur harmonie étaient plus précieuses que n’importe quel vélo. Elles décidèrent de cesser les accusations et de pardonner l’une à l’autre. « Grand-père a raison, » dit Karima en souriant. « On peut toujours économiser à nouveau. Mais notre relation est plus importante. »
Encouragées par cette nouvelle perspective, elles mirent en place un plan pour gagner de l’argent ensemble en aidant les commerçants locaux. Ce jour-là, elles rencontrèrent un vieil homme qui avait du mal à porter ses sacs lourds. Sans hésiter, elles coururent à son aide, le conduisant jusqu’à sa boutique.
Le vieil homme, reconnaissant, leur donna une belle récompense. Grâce à leur travail et à l’aide qu’elles apportèrent jour après jour, Rania et Karima accumulèrent bien plus d’argent que prévu. En quelques semaines, elles avaient assez pour acheter deux vélos. Mais au lieu de s’en réjouir uniquement pour elles-mêmes, elles décidèrent d’en donner un à un autre enfant du quartier qui n’en avait pas.
La morale de l’histoire est simple : ce ne sont pas les biens matériels qui définissent notre bonheur, mais nos actions, notre générosité et notre capacité à pardonner et à comprendre les autres. Rania et Karima apprirent que le vrai trésor se trouve dans l’aide apportée aux autres et dans la gratitude envers Allah pour ce que l’on possède.