Par : Tamime Khemmar
Maintenant que nous savons ce que signifie la ghaflah et quels sont ses signes, voyons de près ses dangers et ses conséquences néfastes afin de n’avoir plus aucun doute quant au mal qu’elle peut nous causer.
Ceci nous préparera aussi à écouter attentivement le remède qui nous en guérira, inchâ’Allah.
Méfie-toi du plus grand des dangers : l’insouciance.
Suis-je victime de l’insouciance (la ghaflah) ? Quels sont ses signes ?
Les dangers de la ghaflah
1 – La ghaflah peut conduire l’homme à sa perte : En effet, l’insouciance de l’homme vis-à-vis du sort qui l’attend l’entrainera vers l’injustice et la transgression qui lui feront mériter le dur châtiment qu’Allah a réservé aux injustes, comme ce fut le cas de Pharaon et de son peuple, dont le prix de leur insouciance fut le châtiment éternel d’Allah.
2 – La ghaflah est une des causes de la privation du bien : Celui qui est victime de la ghaflah, – l’insouciance du cœur – s’égare et perd tout bien.
Il vivra dans ce monde comme les animaux, n’ayant pour souci que de manger et de satisfaire ses désirs.
Celui qui est dans ce cas ne profitera guère de sa vie et en sortira sans avoir acquis le moindre bien qui lui sera utile, le Jour de la résurrection.
3 – La ghaflah est une des causes du regret et de l’amertume : Celui qui est insouciant vis-à-vis de l’obéissance d’Allah, de Son adoration par le culte et de Ses versets goûtera à l’amertume le Jour où aucun regret ne lui sera profitable.
Ce Jour-là, il ne pourra faire de reproches qu’à lui-même.
4 – La ghaflah est une des causes de la domination de l’homme par le Chaytân et son égarement : Car, lorsque nous sommes insouciants vis-à-vis de l’évocation d’Allah, le Chaytân s’approchera de nous et nous causera beaucoup de tort.
Alors que lorsque nous évoquons Allah, il s’éloignera de nous et s’éclipsera.
Comment se protéger de la ghaflah ?
1-L’évocation d’Allah (dhikr) : Comment peut-on oublier d’évoquer Allah, notre Créateur et notre Allié ?
Nous devons évoquer Allah, matin et soir, du cœur et de la langue, et ne jamais être insouciants vis-à-vis de Son évocation et de Son rappel.
2- La récitation du Coran : C’est grâce à la récitation du Coran que notre âme se purifie et se dote des vertus qui font disparaître l’insouciance et tout voile couvrant notre cœur.
3 – Les réunions de la Science et de l’évocation (dhikr) : Assister aux cours des savants et aux réunions où Allah, soubhânah, est évoqué, ceci nous rappelle Allah, nous incite à L’évoquer et à écouter Sa parole. Ceci nous incite aussi à évoquer Son Prophète [ﷺ] et à écouter sa parole. Comment pourrait-on après cela avoir un cœur insouciant ?
4 – L’invocation d’Allah et Son imploration : Il faut impérativement invoquer Allah et Lui demander de nous rappeler ce que nous avons oublié et de nous mettre en garde si nous sommes insouciants.
Il faut sans cesse l’implorer pour qu’Il nous accorde des cœurs purifiés et des langues qui l’évoquent en permanence.
5 – Veiller à préserver les cinq salât en groupe : La ghaflah est l’une des causes de l’abandon de la salât, tout comme le fait d’accomplir consciencieusement ce grand culte en groupe est l’un des moyens les plus sûrs pour s’en préserver.
6 – Veiller à accomplir la salât de la nuit (qiyâm) : Le Prophète [ﷺ] a dit : « Celui qui récite lors de la salât de la nuit (qiyâm) dix versets ne sera pas écrit, auprès d’Allah, du nombre des insouciants. »[1]
7 – Multiplier l’évocation de la mort : Aucune exhortation n’est plus grande que l’évocation de la mort et le fait de se la rappeler.
Celui qui se rappelle en permanence la mort, qui assiste aux funérailles et qui visite les tombes, comment pourrait-il être insouciant vis-à-vis de l’obéissance de son Seigneur, de Son adoration et de Sa rencontre ?
L’homme doit se rappeler qu’un jour, la tombe sera sa demeure.
Qu’il se prépare donc pour le jour où il sera enterré dans une tombe étroite et sombre afin qu’elle devienne un jardin des jardins du Paradis d’où il verra sa place dans le Paradis.
Qu’Allah, dans toute Sa miséricorde, nous guérisse de notre ghaflah, nous protège de toutes les causes de celle-ci et fasse que notre vie soit pleine d’évocation, de rappel et d’œuvres bienfaisantes. Amen.
Notes de l’auteur :
[1] Sahîh Abî Dâwoud (1398)