Emmanuel Macron a remis à Narendra Modi le plus haut grade de la Légion d’honneur française avant les festivités, notamment le défilé militaire sur l’avenue des Champs-Élysées. Par ce geste, il ferme ses yeux sur les dérives autoritaires de ce personnage vis-à-vis des musulmans.
Un jeu dangereux
Avant la cérémonie, Macron a remis la plus haute distinction du pays, la grand-croix de la Légion d’honneur, à M. Modi, a indiqué la présidence vendredi. Cette distinction a été accordée pour saluer « le rôle du Premier ministre dans les excellentes relations d’amitié et de confiance qui unissent la France et l’Inde », a déclaré la présidence dans un communiqué.
« C’est avec beaucoup d’humilité que j’accepte la grand-croix de la Légion d’honneur », a déclaré Modi dans un tweet en français, accompagné de photos de lui et de Macron lors de la cérémonie de remise, qui s’est tenue au palais présidentiel de l’Elysée jeudi soir. « C’est un honneur pour les 1,4 milliard de résidents de l’Inde », a-t-il ajouté, remerciant Macron et les Français pour cet honneur, estimant qu’il « montrait leur profonde affection pour l’Inde et la poursuite de l’amitié avec notre nation ».
La Légion d’honneur française est décernée à des militaires et à des civils en récompense de leurs exploits et des services rendus à la nation. Elle remonte à 1802, date à laquelle elle a été introduite par Napoléon Bonaparte, et comporte cinq grades, du chevalier à la grand-croix.
L’hommage rendu à Modi cette année reflète l’approfondissement des liens entre la France et l’Inde, qui célèbrent 25 ans de « partenariat stratégique ». Le ministère indien de la défense a annoncé jeudi son intention d’acheter 26 autres avions de combat rafale de fabrication française ainsi que trois sous-marins de classe Scorpène supplémentaires, dans le cadre d’un accord qui devrait se chiffrer en milliards d’euros. L’Inde a déjà acheté 36 rafales, dont trois ont survolé Paris lors du défilé de vendredi.
« Les Occidentaux ont des intérêts militaires, géopolitiques et commerciaux à avoir de bons rapports avec l’Inde, insiste Ingrid Therwath auprès de France Info. La conséquence, c’est qu’on parle plus de contrats et d’exercices militaires conjoints que de droits humains et de problématiques sociales en Inde. » Pour servir des « intérêts à court et moyen terme », on « aide activement une démocrature », juge l’experte.
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