Le « conscious quitting », est-ce une bonne chose ?

Les démissions pour raisons éthiques se multiplient. Après le « quiet quitting », voici le “conscious quitting”. Encore un anglicisme pour désigner une raison qui pousse les salariés à se séparer de l’entreprise pour laquelle ils travaillent. Dans ce cas précis, le facteur qui les incite à quitter le navire est directement lié aux valeurs qu’ils défendent.

L’éthique d’abord

Quitter son travail parce que l’entreprise dans laquelle on l’exerce ne s’engage pas (assez) en faveur de l’égalité salariale ou qu’elle ne prend aucune disposition pour réduire son empreinte carbone. Pour certains employés, et notamment les jeunes, ces exigences n’ont rien d’un caprice. Elles deviennent d’ailleurs de plus en plus concrètes. Dans un récent sondage réalisé auprès de 4 000 salariés britanniques et américains par le cabinet Opinium, un tiers des salariés disent avoir quitté leur entreprise en raison de valeurs trop éloignées des leurs et près de la moitié envisagerait de le faire. Un terme lui a été attribué : on parle désormais de “conscious quitting”. Ou, en français, de “démission consciente”.

Concrètement, le conscious quitting désigne le fait de vouloir démissionner ou se séparer d’une entreprise dont les activités et les pratiques vont à l’encontre des valeurs que l’on défend, qu’elles soient écologiques, politiques ou humanistes. Décrit pour la première fois par l’ex-PDG d’Unilever Paul Polman (à l’origine de l’enquête citée plus haut), ce phénomène confirme l’ampleur croissante de la volonté des salariés de s’engager à travers leur métier. “Tout PDG qui pense gagner la guerre des talents en offrant un peu plus d’argent, un peu plus de télétravail et un abonnement à la salle de sport sera déçu. L’ère de la démission consciente est en marche”, souligne Paul Polman dans un communiqué.

Une enquête réalisée par Unédic et l’institut Elabe publiée début avril révèle notamment que 44 % des salariés pourraient quitter une entreprise dont les pratiques vont à l’encontre de la transition écologique, tandis que 48 % jugent cette raison suffisante pour ne pas y postuler. Ces opinions convergent avec celles exprimées dans un autre sondage publié un an plus tôt par Audencia et Jobs that makesense, et dans lequel 57 % des répondants expliquent vouloir “contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale” à travers leur job.

La crise sanitaire mondiale enclenchée par la pandémie de Covid-19 a agi comme puissant catalyseur sur nos attitudes et notre perception du travail. Alors oui, c’est une bonne chose de quitter son travail quand l’éthique n’est plus ce que vous recherchez.

 

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By Aya G

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