
Des soldats israéliens auraient violé le statut quo à l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Le drapeau israélien a été déployé face à la mosquée d’Omar. Une provocation de la part de quelques militaires stoppés dans leur élan par un policier de haut rang.
Contexte du statut quo
Israël a « conquis » la partie orientale de Jérusalem lors de la guerre des Six jours, en juin 1967, puis l’a annexée. Elle a ensuite proclamé que Jérusalem tout entière était sa « capitale indivisible et éternelle », même si la communauté internationale ne l’a jamais reconnue.
En 1994, la Jordanie et Israël signent un traité de Paix. Il est alors décrété que la Jordanie avait la responsabilité de la gestion des lieux saints musulmans de Jérusalem-Est. La Jordanie est donc gardienne des mosquées d’Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, en coordination avec les autorités palestiniennes. L’entretien et la préservation de ces lieux saints incombent donc aujourd’hui aux autorités jordaniennes et palestiniennes.
Violation du statut quo par des soldats israéliens
Dimanche 20 mai, des dizaines de milliers d’israéliens ont participé à la « marche de Jérusalem » pour célébrer la réunification de la ville sainte, 45 ans la guerre des six jours. « Une atmosphère de ferveur sioniste » comme le souligne le journal Libération. Une marche annuelle appelée aussi la « marche des drapeaux », qui a peut être encouragé ces militaires il y a deux jours.
Lundi, des soldats israéliens se rendent sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est. Une fois sur place, ces derniers hissent un grand drapeau israélien face à la mosquée d’Omar. Ces faits sont rapportés par le directeur du Waqf, sur place au moment des faits.
« Plus de 180 soldats d’une unité spéciale de l’armée israélienne ont hissé aujourd’hui un grand drapeau d’Israël en face de la mosquée du Rocher (ou d’Omar), ce qui constitue une grave provocation », a indiqué Cheikh Azzam al-Khatib.
D’après Louba Samri, porte parole de la police israélienne, c’est un officier de police israélien de haut rang qui est intervenu afin d’expulser les soldats avec leur « petit » drapeau. Ces mêmes militaires étaient entrés sur l’esplanade de façon tout à fait légale. Cette manifestation était masquée par une visite approuvée et organisée par la police israélienne elle-même. Ces soldats devraient faire l’objet de mesures disciplinaires d’après Mme Samri. D’autre part, cheikh Azzam al-Khatib a porté plainte auprès de la police israélienne et des autorités jordaniennes.
Ce week end, les 27 et 28 mai, c’était Shavouot, la pentecôte juive, l’une des Trois Fêtes de pèlerinage marquant l’année juive. C’est également la fête des semaines, la fête de la moisson, le jour de l’offrande des prémices et la fête de Promulgation de la Torah. Il est désolant qu’une telle provocation ait lieu un jour de fête.