Zakât al-maal : Attention à ces 8 erreurs communes!

Zakât al-maal : Attention à ces 8 erreurs communes!

Par: Tamime Khemmar.

Lorsque l’on s’apprête à accorder la zakât obligatoire, il faut se présenter à l’esprit que c’est un culte qu’Allah nous a prescrit afin de réaliser Sa ‘ibâda (Son adoration). Et comme toute ‘ibâda, il faut que deux conditions nécessaires soient remplies afin qu’elle soit acceptée :

  • Al-‘Ikhlâs : qui est le fait de vouer cette ‘ibâda exclusivement à Allah, soubhânah, et en s’éloignant de tout chirk (association).
  • Al-Moutâba’a : qui est le fait de suivre la conduite et les consignes du Prophète  [ﷺ] et en s’éloignant de toute bid’a (culte inventé).

Or, vu que la zakât est :

  • Le troisième pilier de l’Islâm ;
  • Le deuxième plus grand culte obligatoire après la salât;
  • Le moyen de purifier nos biens et notre argent ;
  • Le moyen de les protéger de tout préjudice ;
  • Le moyen de les faire croître grâce à la bénédiction d’Allah;
  • Le moyen de les protéger des envies et du vol en accordant aux autres une partie ;
  • Le meilleur acte de solidarité sociale entre les riches et les pauvres ;
  • Le meilleur moyen pour instaurer la concorde entre les différentes couches sociales ;
  • Le seul moyen pour éradiquer la pauvreté ;
  • Le seul moyen de transférer l’argent des riches aux pauvres en préservant l’amour propre des pauvres, car cet argent n’appartient pas aux riches, mais c’est l’argent qu’Allah leur a confié de donner aux pauvres ;
  • Aussi, les riches ne se sentiront point remplis d’orgueil lorsqu’ils donnent la zakât, car c’est l’argent des pauvres, non le leur, puis c’est eux qui en profiteront en premier pour les raisons que l’on a citées précédemment.

Il est donc de notre devoir de s’efforcer d’accomplir ce grand culte le plus parfaitement possible en apprenant ses préceptes et en évitant de commettre des erreurs qui pourront diminuer de l’accomplissement de note zakât et de sa valeur ou même de l’annuler, dont nous citerons huit erreurs courantes :

  1. Calculer sur l’année solaire: Pour que le zakât soit obligatoire, il faut que la somme d’argent atteigne le nisâb[1] et qu’elle dépasse la période d’un an étant en la possession de son propriétaire. Le calcul de cette année doit se faire en année lunaire, c’est-à-dire suivre le calendrier de l’hégire. Aussi, celui qui donne sa zakât, lors d’un jour précis de l’année, comme les salariés, doit fixer un jour du calendrier de l’hégire, car l’année solaire est plus longue que l’année lunaire d’environ douze jours.
  2. Envoyer l’argent à l’extérieur du pays où l’on vit : La meilleure chose à faire est de donner la zakât dans le pays où l’on vit et où se trouve le bien concerné, car les pauvres de ce pays convoitent cette zakât, on en le plus besoin, sont les plus proches et ceci est plus aisé pour le donneur. Seulement, s’il y a une nécessité qui impose que la zakât soit envoyée ailleurs comme des parents pauvres ou une situation plus critique où des musulmans ont faim, ont froid et sont plus pauvres, il n’y a aucun mal à l’envoyer dans un autre pays.
  3. Donner l’argent de la zakât à ses parents, ses grands-parents, ses enfants et ses petits-enfants : Ceci n’est pas permis, car, s’ils sont pauvres, il est du devoir de l’homme d’assumer obligatoirement leurs dépenses. Or, s’il leur donne la zakât, il économise ainsi son argent. Par contre, il est permis de leur donner la zakât pour régler une dette.
  4. Payer des œuvres de repas comme les distributions d’iftâr pendant Ramadân et ne pas donner de l’argent aux pauvres : Ceux qui peuvent profiter de la zakât sont les huit catégories de gens citées par Allah, soubhânah, dans le Coran (S : 9/ A : 60). On ne doit donner la zakât qu’à ceux-là uniquement. Le reste des actes de charité doit être fait par une aumône surérogatoire.
  5. Donner sur des sites d’association sans préciser que l’argent est l’argent de la zakât (pour qu’elles l’utilisent pour les bonnes catégories de dons) : On doit préciser que l’argent qu’on donne est une zakât afin qu’elle soit donnée à celui qui la mérite. Aussi, on doit s’assurer que cette association accomplisse cette tâche parfaitement, car on est responsable de la zakât du début jusqu’à ce qu’elle soit mise dans la main du pauvre ou de celui qui la mérite.
  6. Ne pas apprendre à celui à qui l’on donne la zakât la nature de cette aumône: Si la personne a l’habitude d’accepter l’aumône, il n’y a aucun mal à cela. Mais, si ce n’est pas le cas, il faut lui dire que l’argent qu’on lui donne est une zakât. Ainsi, il pourra soit l’accepter soit la refuser.
  7. Ne pas utiliser chaque année la même méthode de calcul (pour les gens salariés) et le même jour de calcul: Si le salarié dépense son salaire à chaque fois qu’il l’encaisse, il n’a aucun zakât à donner. Mais, s’il en économise une partie et que ces économies dépassent le nisâb, il fixe un jour de l’année de l’hégire et donne la zakât de l’argent qu’il a en sa possession ce jour-là et refait cela le même jour de l’année suivante
  8. Ne pas donner de l’importance au calcul précis de la zakât et donner « approximativement » en pensant s’en acquitter : Accorder la zakât est une un culte obligatoire par lequel on adore Allah. Il doit être accompli tel qu’Allah, soubhânah, nous a prescrit de le faire ; en respectant ses conditions, sa description, ses périodes, ses mesures et ses destinataires. Cette ‘ibâda, ne diffère point de la salât ni dans son importance ni dans le soin qu’on doit lui apporter. Or, celui qui ne donne pas d’importance aux prescriptions d’Allah concernant n’importe lequel de ces cultes obligatoires, verra son œuvre annulée et non valide.

Allah est le plus savant.

Notes de l’auteur :

[1] Qui est le seuil au-dessus duquel la zakât doit être accordée. Il diffère selon les biens. Par exemple : l’or : 85 g, l’argent : 595 g, etc.

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