Au cours des dernières semaines, le Bangladesh a été plongé dans une période de troubles politiques et sociaux marquée par des manifestations massives et la démission inattendue de la Première ministre Sheikh Hasina.
Protestations étudiantes et troubles politiques
Les manifestations ont commencé avec des étudiants réclamant des réformes du système de quotas dans le recrutement de la fonction publique. Ce système, conçu pour favoriser certains groupes sociaux, est critiqué par de nombreux jeunes qui le jugent inéquitable. Les manifestations ont gagné en intensité dans les villes comme Dhaka, Chattogram et Rangpur, conduisant à des affrontements violents avec la police et la Bangladesh Chhatra League (BCL).
En parallèle, le Bangladesh National Party (BNP) a intensifié les manifestations pour exiger la démission de la Première ministre Sheikh Hasina et la mise en place d’un gouvernement intérimaire en préparation des prochaines élections, dont la date doit encore être déterminée.
Répression et critiques d’Amnesty International
Amnesty International a sévèrement critiqué le gouvernement du Bangladesh pour son recours à une force excessive contre des manifestants pacifiques, exprimant de vives inquiétudes quant au respect des droits humains dans le pays.
Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc pour disperser les foules, une méthode que l’organisation juge disproportionnée et dangereuse. Ces actions ont suscité des critiques internationales et ont mis en lumière les défis persistants du Bangladesh en matière de liberté d’expression et de droits civiques.
Amnesty International a exhorté les autorités à garantir le droit à la protestation pacifique et à enquêter sur les allégations de brutalités policières pour assurer la protection des citoyens et renforcer la confiance dans les institutions.
Démission de la Première ministre Sheikh Hasina
Le 5 août 2024, Sheikh Hasina a démissionné sous la pression des manifestations croissantes et des affrontements violents qui ont causé plus de 100 morts en deux jours. Après sa démission, elle a quitté le Bangladesh pour l’Inde, envisageant de demander l’asile au Royaume-Uni. La démission a été annoncée par le chef de l’armée, qui a invité les partis politiques à former un gouvernement intérimaire.