Le Maroc est en train de s’imposer comme un acteur majeur dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique et dans le monde. Avec des initiatives ambitieuses, comme le complexe solaire Noor, le pays a pris des mesures décisives pour répondre aux défis climatiques et réduire sa dépendance aux énergies fossiles.

Un contexte énergétique ambitieux

Le Maroc a fait de la transition énergétique une priorité stratégique depuis plusieurs années. En 2009, le gouvernement marocain a lancé le Plan Solaire Marocain avec pour objectif de porter à 52 % la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité d’ici 2030. Ce plan visait à exploiter pleinement les ressources solaires et éoliennes du pays, tout en réduisant sa dépendance énergétique vis-à-vis des combustibles fossiles importés.

En 2015, lors de la COP21 à Paris, le Maroc a réaffirmé son engagement climatique en s’engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 42 % d’ici 2030, consolidant ainsi sa position de leader dans la transition écologique.

Le complexe Noor, un géant solaire

Le projet phare de cette stratégie est sans conteste le complexe solaire Noor, situé à Ouarzazate, au sud du pays. Inauguré en février 2016, Noor est aujourd’hui la plus grande centrale solaire au monde en termes de capacité de production. Il s’agit d’un projet de plusieurs milliards de dollars, réalisé en plusieurs phases, avec des technologies innovantes comme l’énergie solaire thermique à concentration (CSP).

Le complexe Noor est divisé en plusieurs sous-projets :
Noor I (160 MW) : La première phase, mise en service en février 2016, utilise la technologie CSP avec une capacité de stockage thermique permettant de produire de l’électricité même après le coucher du soleil.
Noor II (200 MW) : Inaugurée en 2018, cette deuxième phase, également basée sur la CSP, a permis de renforcer la capacité de production du site.
Noor III (150 MW) : Mise en service en 2018, Noor III introduit l’utilisation d’une tour solaire, une première dans la région, avec une capacité de stockage encore plus importante.
Noor IV (72 MW) : Lancée en 2019, cette phase repose sur la technologie photovoltaïque (PV), ce qui permet de compléter la production d’énergie solaire sans recourir à la concentration thermique.

Impact économique et environnemental

En plus de sa contribution à la réduction des émissions de CO2, le projet Noor a permis la création de milliers d’emplois locaux durant sa construction entre 2013 et 2018 et continue de soutenir l’économie locale grâce à la maintenance et à l’exploitation des installations.

En termes d’environnement, Noor est une réponse directe aux engagements du Maroc pris lors de l’Accord de Paris en 2015. Une fois toutes ses phases terminées, le complexe Noor devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de 760 000 tonnes par an, ce qui représente une contribution significative à cet objectif de réduction des émissions.

Une inspiration pour d’autres pays

Le succès du projet Noor place le Maroc comme un modèle pour d’autres nations, en particulier dans les régions désertiques du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Le pays montre que les investissements dans les énergies renouvelables ne sont pas seulement une obligation environnementale, mais aussi une opportunité économique pour diversifier les sources d’énergie et développer des industries innovantes.

Le Maroc ne s’arrête pas à l’énergie solaire. Dès 2014, le pays a inauguré le parc éolien de Tarfaya, qui est le plus grand d’Afrique avec une capacité de 301 MW. Ce parc éolien a joué un rôle essentiel dans l’atteinte des objectifs énergétiques du Maroc et dans sa réduction des émissions de CO2, renforçant ainsi son mix énergétique durable.

Les défis et perspectives

Bien que le Maroc ait accompli des progrès impressionnants, plusieurs défis restent à relever. Le financement de tels projets reste une barrière importante, tout comme le développement des infrastructures nécessaires pour distribuer cette énergie propre à l’échelle nationale et régionale.

De plus, la gestion de la demande croissante en énergie dans un contexte de transition demande des ajustements constants. Cependant, avec des plans pour augmenter encore la capacité du complexe Noor et de nouvelles initiatives en cours, le Maroc est bien positionné pour atteindre ses objectifs d’ici 2030 et renforcer son rôle de leader en matière d’énergies renouvelables dans la région MENA.

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