Nous avons récemment publié un article sur le hadith très connu « les actes ne valent que par leurs intentions » et vu l’importance de la sincérité de notre intention. Dans le hadith que nous vous partageons aujourd’hui, c’est un récit qui montre à quel point les bonnes actions faites avec une intention pure et exclusivement pour Allah peuvent être salvatrices ici-bas et dans l’Au-delà.
En terme de jurisprudence, ce hadith est aussi la preuve qu’il est autorisé d’invoquer Allah par le biais de nos bonnes œuvres.
Nous nous sommes appuyés sur l’explication de Cheikh Ibn Baz, qu’Allah lui fasse miséricorde.
Trois hommes coincés par un rocher
D’après Ibn Oumar le Prophète ﷺ a dit : « Trois hommes, parmi ceux qui vous ont précédés, prirent un jour la route. [Surpris par la nuit ou la pluie], ils trouvèrent refuge dans une caverne pour y passer la nuit lorsque soudain un rocher dévala de la montagne, condamnant l’entrée de la grotte. Ils se dirent : « Nous ne serons délivrés que si nous prions Allah en mentionnant nos bonnes actions« .
L’un d’eux dit : « Ô Allah ! Mes parents étaient très âgés et je ne faisais jamais boire ma famille ou mes esclaves avant eux. Un jour, je me suis éloigné plus qu’à l’accoutumée à la recherche de pâturage et, à mon retour, je les ai trouvés endormis. J’ai trait mes bêtes pour eux, mais je n’ai voulu ni les réveiller, ni donner à boire le lait à ma famille ou à mes esclaves avant eux. Je suis donc resté à leurs côtés jusqu’aux premières lueurs de l’aube, le bol dans la main, attendant leur réveil, alors que mes enfants hurlaient de faim et pleuraient à mes pieds. Mes parents se réveillèrent enfin et burent leur lait.
Ô Allah ! Si j’ai agi ainsi pour te plaire, délivre-nous de ce rocher« . Le rocher s’écarta, mais pas suffisamment pour leur permettre de sortir.
Le deuxième dit : « Ô Allah ! J’avais une cousine que j’aimais plus que tout au monde (Dans une autre version : que j’aimais de cet amour ardent que portent les hommes aux femmes). Je l’ai donc convoitée, mais elle s’est refusée à moi, jusqu’au jour où, touchée par la famine, elle vint me trouver. Je lui proposai alors cent vingt pièces d’or à condition qu’elle s’offre à moi. Elle y consentit. Mais, alors qu’elle était à ma merci (Dans une autre version : alors que je m’étais allongé sur elle), elle s’écria : Crains Allah, ne force l’hymen qu’à travers une union légitime. Je la laissai donc, alors que je la désirais plus que tout au monde, lui abandonnant l’or.
Ô Allah ! Si j’ai agi ainsi pour te plaire, délivre-nous de ce rocher« . Le rocher s’écarta encore mais pas assez pour les laisser sortir.
Le troisième homme dit alors : « Ô Allah ! J’avais engagé des travailleurs que j’ai rétribués à l’exception d’un homme qui s’en est allé sans demander son salaire. Je fis fructifier son argent au point que sa valeur augmenta considérablement. Il réapparut au bout d’un certain temps et me dit : « Serviteur d’Allah ! Donne-moi mon salaire. – Tous les chameaux, les vaches, les moutons et les esclaves que tu vois, voilà ton salaire », répondis-je.
« Serviteur d’Allah ! Dit-il, ne te moque pas de moi ! – Je ne me moque pas de toi » rétorquai-je. Il emporta alors tous ses biens sans rien en laisser. Ô Allah ! Si j’ai agi ainsi pour te plaire, délivre-nous de ce rocher« . Le rocher s’écarta et ils purent quitter la grotte. » (Al Boukhari et Mouslim)
L’effet des bonnes œuvres ici-bas
Ce hadith long et grandiose montre l’importance de l’intention et de la sincérité envers Allah. Les actions sincères faites pour Allah sont une cause de délivrance des épreuves dans ce monde et dans l’au-delà, le Jour du Jugement. Le serviteur doit donc s’efforcer de corriger son intention et de faire ses actions sincèrement pour Allah. Qu’il s’agisse de jeûne, d’aumône, de dons, de pèlerinage ou de tout autre acte, en recherchant la Face de Allah et non par ostentation.
Ainsi, la bonne intention a un grand impact sur les actions du serviteur. C’est pourquoi le Prophète ﷺ a dit : « Les actions ne valent que par les intentions. »
Les trois hommes invoquèrent Allah par des actions qu’ils avait fait auparavant sincèrement pour lui et c’est Allah qui les guida vers cette solution après les avoir éprouvés.
Les récits des générations précédentes : une leçon pour nous
Le Prophète ﷺ nous a rapporté de nombreuses histoires des générations passées pour que nous en tirions des leçons. Allah dit : {Dans leurs récits, il y a certes une leçon pour les gens doués d’intelligence.} [s.12, v.111]
Les histoires de ceux qui nous ont précédés comportent donc des enseignements : les histoires du peuple de Noé, de Houd, de Salih et d’autres, ainsi que ce qui s’est passé avec les enfants d’Israël. Et cette histoire (mentionnée dans le hadith plus haut) en fait partie.
Quelques leçons à tirer de ce hadith
Cheikh Ibn Baz expliqua que les œuvres des trois hommes : la bonté envers les parents, le fait de s’abstenir de la fornication quand on a la capacité de le faire, et la restitution des biens sont tous des actes très vertueux.
On lui demanda : « Peut-on donc invoquer Allah par nos bonnes actions ? », ce à quoi il répondit : « Oui, on peut dire : « Ô Allah, pardonne-moi, fais-moi miséricorde en raison de mes prières, de ma foi, de mon amour pour Toi, de mon amour pour Ton Messager, de ma bonté envers mes parents », et ainsi de suite. »
Ce hadith montre également qu’il est préférable d’investir les biens d’autrui et de ne pas les laisser inutilisés. Comme les biens des orphelins par exemple.
{Et ne vous approchez des biens de l’orphelin que de la plus belle manière, jusqu’à ce qu’il ait atteint sa majorité.} [s.6, v.152] Les savants disent que la meilleure manière est de les faire fructifier par le commerce.