Une commission internationale d’experts chargés d’enquêter sur les crimes de guerre israéliens a été constituée par les Nations unies. Elle aura pour tâche d’étudier les nombreuses violations des droits de l’homme commis durant l’offensive militaire à Gaza, toujours en cours.
L’ONU enquête une fois de plus
Dans un communiqué, l’ONU indique que la commission sera dirigée par William Schabas, un professeur canadien en droit international. Elle devra enquêter sur « les violations du droit international commises dans le territoire palestinien occupé, notamment à Gaza, dans le contexte des opérations militaires menées depuis le 13 juin 2014 ».
William Schabas sera assisté par le sénégalais Doudou Diène, ancien rapporteur spécial des Nations unies, expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en Côte d’Ivoire et accessoirement personnalité détestée par l’islamophobie française comme Riposte laïque.
Anecdote oblige, l’avocate libano-britannique et fiancée de George Clooney Amal Alamuddin a refusé de participer à la commission sous prétexte qu’elle aurait « trop de dossiers en cours ».
La CPI ferme ses portes
Parallèlement, la Cour Pénale Internationale (CPI) a déclaré qu’elle ne transmettra pas la plainte que le ministre de la justice palestinien, M. Saleem Al Saqqa, avait déposé le 25 juillet 2014 pour crimes de guerre à Gaza. La plainte ayant été initiée en 2009 et la Palestine ayant accédé en 2012 au titre d’État non membre de l’ONU, Mme la procureure a estimé qu’elle n’était plus valable.
Pourtant, le statut de la CPI ne stipule pas qu’il faille obligatoirement avoir signé la procédure d’adhésion pour recourir à ses services, qui a pour mission de permettre aux victimes de crimes de guerre de pouvoir faire juger leurs bourreaux…
La Palestine est sous occupation militaire. Illogiquement, la Cour Pénale Internationale interdit à la Palestine d’intenter une action en justice contre l’oppresseur qui, justement, l’empêche d’exercer sa souveraineté et son pouvoir. Plus grave, cette décision met durablement en danger la population palestinienne, renforçant le sentiment d’impunité de l’état sioniste.
La commission des Nations unies doit rendre ses conclusions en mars 2015 devant le Conseil des droits de l’homme. D’ici là, une partie de la population palestinienne sous enclave aura donc tout le temps de mourir sous les bombardements et les privations. Le monde attend-il désormais autre chose que de tièdes condamnations de la part de l’ONU ?
Déjà, Israël balaie d’un geste l’enquête à venir : « Cela fait des années que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU s’est transformé en un Conseil des droits des terroristes dont les pseudo-investigations sont déterminées par avance » a affirmé Yigal Palmor, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qualifiant la commission de « tribunal fantoche ».