
L’affaire de l’incendie du bâtiment de charlie hebdo a relancé le vieux débat sur la liberté d’expression de la presse face aux intégrismes religieux ou plus précisément face aux méchants musulmans islamistes barbus fondamentalistes qui voudraient empêcher toute forme d’expression et imposer la sharia en France.
Les dictateurs de la démocratie
Charia hebdo, c’était justement le titre du numéro de cette semaine qui mettait en scène notre bien aimé Prophète Muhammad (salallahou ‘aleyhi wa salam). Un numéro qui avait pour but de dénoncer les résultats des élections en Tunisie où le parti islamo-conservateur Ennadha est arrivé en tête face aux laïcs et autres partis républicains ou encore les déclarations du président du CNT libyen qui indiquait que la loi libyenne allait désormais être basée sur la sharia, en somme des bonnes nouvelles :).
Ce qui attire notre attention en premier lieu c’est justement cette contestation. Messieurs de charlie hebdo sont libres et vaccinés de ne pas être d’accord avec le choix des tunisiens mais en tant que grand démocrates et porteurs de valeurs humanistes (sic), ils contestent le résultat des élections libres et les aspirations du peuple de Tunisie, quels mauvais joueurs ! Si nous comprenons bien, la démocratie c’est bien sauf quand les partis musulmans sont élus. A en lire charlie hebdo, Ben Ali et Kadhafi étaient bien meilleurs envers leur peuple que les nouveaux régimes qui sont en place, on croirait presque qu’ils les regrettent. D’ailleurs, on entendait pas beaucoup charlie hebo quand Ben Ali emprisonnait des musulmans pratiquants. Encore une fois la liberté de culte c’est bien sauf quand ce sont des musulmans qui veulent pratiquer leur religion.
De la liberté d’expression…
En grand donneur de leçon et après avoir fait ses preuves de grands démocrates, voilà que charlie hebdo et leur amis nous font la leçon sur la liberté d’expression absolue. Sauf que là encore, les donneurs de leçons ont l’indignation sélective et oublient la censure dont ils ont fait preuve. Ce qu’ils ne vous diront pas, c’est que charlie hebdo avait censuré en 2008 l’un de leur dessinateur dénomé Siné – notez au passage qu’il avait déclaré que les musulmans l’insupportaient – suite à une brève qualifiée d’antisémite sur le fils de Nicolas Sarkozy. Ce fut la brève de trop qui a valu au dessinateur la porte, Siné a dont été viré par Philippe Val à l’époque directeur de charlie hebdo.
Philippe Val, qui défend la liberté d’expression lorsqu’il s’agit de caricaturer le Prophète Muhammad (salallahou ‘aleyhi wa salam) est aussi le directeur qui a licencié Stéphane Guillon et Didier Porte de France Inter suite à des chroniques satiriques et engagés taclant la classe politique dont le président au pouvoir. En fait, la liberté d’expression c’est pour le muslim bashing.
La liberté d’expression et de création seraient au dessus des émotions que pourrait susciter l’expression artistique quand bien même elle heurterait des millions de personnes. C’est en somme ce que l’on nous rabâche lorsque la presse souhaite caricaturer le Prophète Muhammad (salallahou ‘aleyhi wa salam) mais que l’on condamne lorsqu’un artiste se promène avec une burqa tricolore pour dénoncer la loi d’interdiction du niqab. Là on nous répondra que c’est différent, il s’agit d’outrage au drapeau français… Prenons un autre exemple alors, bien nous ne soyons pas fans de Dieudonné, on ne peut que constater qu’à son égard la liberté d’expression n’a pas joué en sa faveur. Suite à son sketch mettant en scène un extrémiste coiffé d’un chapeau orthodoxe juif appelant la jeunesse à « rejoindre l’axe américano-sioniste » Dieudonné a été au coeur d’une longue polémique nationale et il a ensuite été boycotté durant des années par ces mêmes promoteurs de la libertés d’expression.
Ces attentats qui ont moins de valeur
Les incendies criminels, les attentats, les attaques visant des lieux publics ou bien même des familles…en France, il y en a tous les jours et pourtant ils provoquent pas l’écho ne serait ce que de l’aile d’un moustique. Pour illustrer notre propos, il suffit de regarder l’actualité et la place accordée à l’incendie survenu il y a quelques jours d’un hangar désaffecté de Paris où vivaient une centaine de Roms. L’ancienne cartonnerie de la rue des Pyrénées était la maison de ceux qui n’en avaient pas, elle a pourtant été prise pour cible, un témoin affirme avoir vu des individus y jeter des cocktails Molotov. Cette affaire qui est aussi un drame humain puisqu’une centaine de personnes devraient se retrouver à la rue, n’a suscité aucun émois auprès de la classe politique, Claude Guéant ne s’est même pas déplacé. La vie de centaines de roms est apparemment moins importante qu’un journal à 2€.
Dans le même registre, on pourrait aussi rappeler l’incendie criminel de la mosquée d’Hagueneau en octobre 2010 ou encore l’attaque à l’arme automatique visant la mosquée d’Istres en février 2010. Là bien évidement il ne s’agissait pas d’attentats ou d’attaques visant à porter atteinte à la liberté de culte, ce ne sont que des mosquées.
Nous aurions bien aimé voir la classe politique dénoncer avec autant de passion les attaques visant la communauté Roms ou encore les lieux de cultes musulmans ces derniers mois. Leur indignation est sélective tout comme leur liberté d’expression. Ne parlons pas de la présomption d’innocence réservée aux libertins ou encore à ceux qui détournent de l’argent public, les coupables ne sont pas uniquement les deux incendiaires, mais les musulmans dans leur ensemble.