
L’association culturelle des musulmans de Bordeaux nord est parvenue à acquérir un terrain pour la construction d’une nouvelle mosquée. Cette acquisition est quelque peu originale puisqu’il s’agit d’une ancienne propriété de l’église catholique.
Des efforts récompensés
Après plusieurs mois de recherche, les efforts menées par l’Association culturelle des musulmans de Bordeaux nord à négocier un terrain pour l’implantation d’une mosquée, ne sont pas vain.
En effet, ces négociations menées par le Président de l’association, Mohamed Bouir et ses confrères, ont abouti au rachat du terrain au diocèse de Bordeaux, rue Henri-Expert, dans le quartier du Grand-Parc, quartier possédant une communauté musulmane importante. Ce projet sera financé par les dons des musulmans. Ce terrain d’environ 1000 mètres carrés est vendu à 240 000 euros. Pour l’instant, l’association aurait déjà réussi à cumuler près de 60 000 euros. Elle doit verser un acompte de 120 000 euros d’ici le 15 avril de cette année et finaliser la vente en avril 2013. Espérons que la communauté musulmane se mobilisera encore afin de rassembler cette somme.
Une ex-propriété du diocèse
L’édification de ce lieu de culte musulman créé la polémique chez l’extrême droite ainsi que quelques membres de l’UMP, et les personnes hostiles au droit des musulmans de posséder des lieux de culte. Elle peut être d’autant plus importante de par cet emplacement symbolique, puisqu’il s’agit d’une ex propriété de l’Eglise catholique. Cependant, comme l’explique Jean Rouet, vicaire du diocèse, ce terrain était à la vente « car il ne servait plus à rien ».
Il ajoute également le « besoin d’argent afin de financer la construction d’une église dans le futur quartier Ginko ». Finalement, les deux entités ont donc trouvé chacune leur compte avec cette transaction commerciale : une mosquée tant attendue pour les musulmans, et une somme d’argent précieuse pour la construction d’une future église. Elle prouve aussi la coexistence et l’entente entre les différents cultes.
De même, au niveau politique, Alain Juppé, maire de Bordeaux, soutient également cet accord : « On ne peut pas prôner le dialogue interreligieux et citoyen et ne pas se réjouir d’une transaction entre deux confessions différentes ». Rappelons qu’Alain Juppé ne s’oppose pas à la construction de lieux de culte pour les musulmans bordelais. Il a auparavant aidé l’Association des musulmans de Gironde à acquérir une terrain pour une mosquée.
Les musulmans de Bordeaux nord ne possédaient pas de lieu de culte décent et approprié pour leur prière, Ils priaient notamment dans la salle prêtée par la Mairie.
En somme, que ce soit du côté de l’UMP où du côté du PS, tout le monde semble satisfait de cette décision, à l’exception de Chantal Bourragué, député UMP, qui dans un tweet, déclare que « désormais, l’église catholique de Girond vend son patrimoine, pour moi c’est plus qu’une surprise et un grand regret ».