L’Arabie Saoudite serait elle en train de s’émanciper sur le plan diplomatique ? La prise de position du Prince Turki Al-Fayçal bin Abdelaziz Al-Saoud sur la question de la création d’un État Palestinien semble en tout cas cliver avec le silence de la monarchie Saoudienne sur la question.
L’ancien ambassadeur d’Arabie Saoudite à Londres et à Washington signe une tribune dans le New York Time mettant clairement en garde les États-Unis si ils venaient à s’opposer à la création d’un État Palestinien en déposant leur véto au Conseil de sécurité des Nations unies. Le Prince insiste sur les conséquences que cette décision pourrait avoir dans le monde musulman ainsi que sur les relations des États-Unis avec l’Arabie Saoudite. Coup de bluff ou réelle prise de conscience, le Prince Saoudien indique par ailleurs qu’une telle décision remettrait en cause le partenariat historique qu’entretiennent les deux pays depuis l’accord de Quincy de 1945 consistant à permettre un accès privilégié aux ressources pétrolières saoudiennes contre une protection militaire américaine en cas de besoin.
L’Arabie Saoudite mettra-t-elle sa menace a exécution ? Le vent de révolte qui traverse les pays musulmans devrait pousser l’Arabie Saoudite à modifier les orientations de sa politique extérieure trop complaisante à l’égard des États-Unis et silencieuse envers les exactions d’Israël. Il est loin ce temps où l’Arabie Saoudite avait sanctionné les pays occidentaux en augmentant le prix du pétrole via un embargo pour contester l’aide fournie par les américains à Israël durant la Guerre du Kippour. Une mesure qui avait provoqué une crise internationale de grande ampleur.
Les États-Unis ont semble-t-il entendu le message puisque le numéro deux du département d’État s’est rendu ce mardi en Arabie Saoudite. Reste à savoir si le plus grand allié d’Israël prendra en compte la menace Saoudienne et surtout si le régime des Saouds mettra en application ses menaces.