Bien que le dépouillement des bulletins de vote ne soit pas terminé à l’heure à laquelle nous écrivons ce billet, c’est sans surprises le parti Ennahdha qui devrait remporter les élections pour la constituante Tunisienne. Le parti interdit sous la dictature de Ben Ali obtiendrait de 30% à 40% des voix et sans doute entre 65 et 70 sièges sur 217. Il serait suivi de prêt par le parti Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar, social-démocrate et le Congrès pour la République de Moncef Marzouki. Ennahdha qui s’inscrit dans la même lignée que le parti Turque AKP, a rencontré un franc succès auprès des Tunisiens vivant à l’étranger notamment en France.
Diabolisé par les occidentaux, le parti Ennahdha a lors d’une conférence de presse tenté de rassurer les investisseurs étrangers sur la stabilité de la Tunisie, Nourreddine Bhiri membre de la direction du parti a déclaré ce lundi :
« Nous voulons rassurer nos partenaires économiques et commerciaux, ainsi que tous les investisseurs: nous espérons très rapidement revenir à la stabilité et à des conditions favorables à l’investissement »
Le mouvement a par ailleurs du s’engager à nouveau sur la question des droits des femmes :
« Nous respecterons les droits de la femme sur la base du code de statut personnel et de légalité entre les Tunisiens quels que soient leur religion, leur sexe ou leur appartenance sociale »
Le parti Ennahdha reste face aux partis laïques et républicains un moindre mal. Espérons que face à la pression occidentale et aux alliances avec certaines forces politiques locales, Ennahdha conservera cette aile « islamo-conservatrice » qui a su séduire les Tunisiens.