Dans le cadre de la grande réforme que souhaitent imposer les gouvernements successifs aux musulmans de France, le président Emmanuel Macron ne déroge pas à la règle.
Lors du traditionnel repas annuel organisé pour la rupture du jeûne du Ramadan par le CFCM, le président de la République brillait par son absence, pendant que son ministre de l’Intérieur se montrait intransigeant vis-à-vis des responsables musulmans.
Pour Gérard Collomb « Il est temps […] qu’en partant de la base, du terrain, on puisse faire converger des propositions à partir desquelles le président de la République serait en mesure de prendre des initiatives fortes », avait-il alors lancé aux responsables du CFCM et d’ajouter :
« C’est à vous d’abord qu’il appartient de mener » le combat contre l’islam radical et « les messages de fermeture et de repli ».
Emmanuel Macron semble suivre les traces de ses prédécesseurs en voulant instaurer un « Islam de France » en posant « les jalons de toute l’organisation de l’islam de France » durant ce « premier semestre 2018 », avait-il alors déclaré au Journal du Dimanche en février dernier.
Les « assises territoriales de l’islam de France » ont pour but de réformer l’organisation et le financement de l’Islam en France. Une grande concertation aura lieu dans chaque département dès la rentrée, elle permettra selon le gouvernement d’améliorer la représentation de la deuxième religion de France.
Concrètement, il est question de former les imams et les aumôniers à la sauce républicaine, de contrôler l’origine des financements des lieux de culte musulmans etc.. Une main mise à peine voilée qui a du mal à occulter les réelles intentions du gouvernement Macron.
Pour le ministre de l’Intérieur, ces « assises territoriales de l’islam de France » doivent associer les « acteurs de terrain » et « permettre de représenter toute la diversité des musulmans français qui souhaitent mieux organiser l’islam dans le cadre de nos institutions républicaines ». Avec des voix « plus jeunes et plus féminines » et issues de la « société civile », a souligné Gérard Collomb dans une circulaire adressée lundi aux préfets sur ces assises.
Le 7 février 2015, l’ancien président de la République Nicolas Sarkosy déclarait : « La question n’est pas de savoir ce que la République peut faire pour l’islam, mais ce que l’islam peut faire pour devenir l’islam de France ». C’est lui qui en 2003, alors qu’il est ministre de l’intérieur, créé le Conseil français du culte musulman (CFCM).
Trois ans plus tard, Emmanuel Macron relance la machine et oublie que la séparation Etat\Religion, datant de 1905, est une valeur de la République. Que l’article 1er de la Constitution affirme que « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
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