Par : Tamime Khemmar.
Le handicap physique ou mental n’a jamais été une raison pour être dénigré ou marginalisé dans l’Islâm. Ceci est dû au fait que le mérite de la personne ne revient ni au physique ni à la richesse, mais au cœur et ce qu’il renferme comme piété, bonté, savoir… bref, le mérite de la personne revient à sa propre bonté et à son utilité et sa bienfaisance envers les autres.
Allah a clarifié cela dès le premier jour en déclarant qu’Il ne regarde pas les images des gens, mais regarde leur cœur. Il a même déclaré dans le Coran que ce ne sont pas les yeux qui deviennent aveugles, mais ce sont les cœurs qui se trouvent dans les poitrines qui le deviennent (S : 22/ A : 46).
Méditons cette grande parole :
Même si quelqu’un est aveugle depuis sa naissance et qu’il ne peut distinguer le jour de la nuit, auprès d’Allah, ce dernier n’est pas aveugle. Car, il voit avec son cœur !
Il voit le haqq (ce qui est juste), l’accepte et l’embrasse. Il voit le bien avec son cœur, le retient, en profite et en fait profiter les autres et il voit le mal avec son cœur, le rejette et s’en éloigne.
Tandis que celui qui a un cœur aveugle, celui-là ne fait aucune différence entre ce qui est juste et ce qui est faux, entre le mal et le bien et fini par être rempli de mal et être scellé par Allah. Celui-là est le vrai aveugle, même si ses yeux voient aussi bien que celles d’un aigle.
Lorsque le pauvre aveugle CAbdoullah Ibn ‘Oummi-Maktoûm (Qu’Allah agrée) vint voir le Prophète [ﷺ], il le trouva en train de discuter avec des notables de Qouraych, essayant de les convaincre d’embrasser l’Islâm et espérant grâce à cela que toute leur tribu les suive.
-Enseigne-moi le Coran, apprends-moi ce qu’Allah t’a appris. Répétait l’aveugle qui ne voyait pas que le Prophète était occupé.
Le Prophète [ﷺ] se crispa le visage et se détourna de lui et continua à discuter avec ses interlocuteurs.
Allah, soubhânah, révéla alors à Son Messager [ﷺ] des versets coraniques où il le réprimanda et lui dit (S : 80/A : 1 à 3) :
« Il se renfrogna et se détourna (1) lorsque l’aveugle est venu à lui. (2) Et qui te dis qu’il ne va pas se purifier ? (3) »
Lorsque cette sourate fut révélée au Prophète [ﷺ] et qu’Allah lui apprit que cet aveugle qui cherchait à connaître la parole d’Allah et à être purifié mérite plus l’attention de Son Messager que ceux qui sont enflés d’orgueil, même s’ils sont les chefs de leurs tribus, le Prophète [ﷺ] accorda alors à cet aveugle une grande attention et ne cessa de lui demander s’il avait besoin de quelque chose.
Et lorsqu’Ibn ‘Oummi – Maktoum rendait visite au Prophète [ﷺ], il lui disait : « Bienvenu à celui à cause de qui Allah m’a réprimandé. »
Cette histoire nous montre l’importance qu’Allah accorde à Son serviteur et le grand soin qu’Il lui porte ainsi que la grande place que ce dernier occupe auprès de Lui, même si ce dernier est aveugle, sourd ou atteint de n’importe quel autre handicap. Elle montre aussi l’insignifiance pour d’Allah de ceux qui se détournent de Sa guidance, malgré leur belle apparence et leur statut important.
Malgré sa cécité et sa pauvreté, ce grand compagnon, fut le muezzin du Prophète [ﷺ] qui appelait à la prière après Bilal (Qu’Allah agrée). Bien sûr, il attendait qu’on lui signale le moment de le faire.
Par deux fois, lorsque le Prophète [ﷺ] quitta Médine, il le chargea d’être l’imam de le mosquée prophétique et de guider les gens dans la salât.
Le vrai handicap est celui du cœur, car il rend la personne impuissante à apporter à soi-même le bien et le profit dans cette vie et dans la dernière vie.
Qu’Allah nous accorde un cœur qui entend ce qui est juste, voit ce qui est juste et dit ce qui est juste.