
Pour l’Aïd el Adha 1432 – 2011 la communauté musulmane de Dunkerque a été invitée à ne pas pratiquer le sacrifice rituel.
Fermeture de l’abattoir en 2008
Depuis le 25 septembre 2008, l’abattoir de Dunkerque est fermé. Pour la communauté urbaine de Dunkerque, cette fermeture est justifiée par des raisons financières et sanitaires. L’abattoir n’était pas assez rentable et les conditions sanitaires nécessaires à son exploitation n’étaient plus remplies. Des motifs contestés à l’époque par la direction ayant repris des mains de la CUD l’exploitation de l’abattoir. Selon eux, « la communauté urbaine de Dunkerque n’a pas maintenu les abattoirs au niveau de qualité exigé par les normes sanitaires ou encore par les normes en matière d’amiante, de distribution électrique, de gaz, d’eau… alors que c’est sa responsabilité »
Depuis la fermeture de l’abattoir, les musulmans pouvaient tout de même pratiquer le sacrifice de l’Aïd el adha. Jusqu’à maintenant et compte tenu de l’absence d’alternatives, les autorités toléraient l’abattage familial. Les familles se rendaient directement chez les fermiers ou sacrifiaient leur mouton dans leur jardin. Par ailleurs, la communauté urbaine mettait en place des bennes sur le parking de l’ancien abattoir pour récupérer les carcasses et les peaux.
Les musulmans Dunkerquois appelés à sacrifier le sacrifice de l’Aïd el Adha
Cette année, c’est tolérance zéro ! La sous-préfecture de Dunkerque a indiqué qu’elle ne tolérerait plus l’abattage hors abattoir tout en sachant qu’à Dunkerque il n’y a plus d’abattoir. Les imams ont été invités à communiquer auprès des fidèles afin des les informer de la situation, selon le journal la voix du Nord, le conseil de l’islam de Dunkerque a appelé les fidèles à ne pas célébrer le sacrifice de l’Aïd el Adha. Le sous préfet a par ailleurs indiqué que des contrôles seront effectués afin de s’assurer qu’aucun mouton n’ait été sacrifié « clandestinement »
Faute de solution collective, chacun réfléchit de manière individuelle à un moyen de pratiquer le sacrifice. Certains ont prévu de se rapprocher des villes voisines comme Lille ou Douai. D’autres ont certainement pris contact avec des fermiers qui ne leur ont bien évidement pas fermé la porte.
Que chacun d’entre nous prenne ses responsabilités
On peut s’indigner face à la fermeture du seul abattoir de Dunkerque rendant de fait encore plus difficile la possibilité de pratiquer le sacrifice de l’Aïd el adha. Mais cela n’est en réalité que le résultat de la passivité de la communauté musulmane sur ce dossier comme sur tant d’autres.
Chaque année, c’est à peu près la même histoire dans pas mal de villes, 15 jours avant l’Aïd on se rend compte que nous allons être obligés de passer par un abattoir publique et donc ne pas sacrifier nous même le mouton. On pleure aussi parce que les prix des bêtes dans la plupart des cas ont été gonflés pour l’occasion ou encore que des bouchers s’en mettraient plein les fouilles en vendant des moutons dont on est ni sûr qu’ils ont été sacrifiés après la prière ou qu’ils aient été abattus manuellement et sans étourdissement.
On pleure mais concrètement que fait-on ?