Depuis le début de la crise des otages en Israël, le Qatar s’est imposé comme un médiateur indispensable pour les pays occidentaux, une stature qui vient renforcer son rôle sur la scène internationale. Le petit émirat du Golfe, fort de ses ressources pétrolières et gazières, a su capitaliser sur ses relations avec les acteurs clés de la région, en particulier avec le Hamas, pour se positionner comme un interlocuteur privilégié en ces temps de tension.
Le 21 octobre 2023 restera dans l’Histoire comme la première libération des otages du Hamas depuis le début de l’opération « déluge d’Al Aqsa », le 7 octobre. Un évènement qui est peut-être aussi un tournant dans l’Histoire diplomatique du Qatar, en devenant l’interlocuteur privilégié de l’Occident dans toutes les négociations avec le Hamas.
Car depuis ces premières libérations orchestrées par Doha, tous les dirigeants occidentaux cherchent l’appui du Qatar pour résoudre leurs propres crises. Le président français, Emmanuel Macron, et le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, étaient parmi les premiers à féliciter l’émirat pour son succès… Tout en cherchant à en tirer parti pour la libération de leurs ressortissants.
Cette reconnaissance internationale n’est pas le fruit du hasard. Elle s’inscrit dans la continuité des efforts diplomatiques qataris des dernières années. Lors de la chute de Kaboul face aux talibans en 2021, le Qatar était déjà en première ligne pour faciliter l’évacuation des citoyens occidentaux. Ce rôle n’est pas nouveau, mais il a pris une ampleur particulière dans le contexte actuel.
Le Qatar maitre du jeu
Depuis près de deux décennies, le Qatar mise sur ses atouts économiques, médiatiques avec Al Jazeera, et diplomatiques, pour se faire une place de choix sur l’échiquier international. Il a ainsi développé une expertise en médiation et résolution de conflits, comme en témoigne la présence à Doha de bureaux politiques du Hamas et des talibans, établis en 2012 et 2013 respectivement, avec l’aval des États-Unis pour faciliter les négociations.
Cette stratégie s’avère payante. Aujourd’hui, le Qatar se présente comme un allié clé des États-Unis dans la région, tout en entretenant des relations avec pléthore de mouvements dans tout le Moyen-Orient, une dualité qui le rend d’autant plus indispensable en ces temps de crise. L’administration américaine, quelle que soit sa couleur politique, a ainsi maintenu le canal de communication avec le Hamas via Doha, perpétuant une initiative lancée sous la présidence de Barack Obama.
L’intérêt du Qatar ne se limite pas à la reconnaissance internationale. Il en tire également un bénéfice en termes de soft power, d’autant plus que la médiation qatarie ne se cantonne pas au seul conflit israélo-palestinien. Récemment, l’émirat a également même œuvré pour faciliter les discussions entre la Russie et l’Ukraine, illustrant ainsi la diversification de son engagement diplomatique.
Dans un Moyen-Orient en proie à de multiples tensions, le Qatar s’affirme comme un médiateur de choix, rendant son action incontournable pour les puissances occidentales désireuses de préserver leurs intérêts dans la région.
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