« Apportez-moi un couteau que je partage cet enfant entre vous ! »

« Apportez-moi un couteau que je le partage entre vous ! » voilà ce que dit Soulayman ﷺ par sagesse lorsque l’on lui porta une affaire dans laquelle deux femmes se disputaient un enfant, chacune prétendant être sa mère. Par sagesse, oui, on vous laisse découvrir pourquoi dans ce hadith authentique.

Un enfant emporté par le loup

D’après Abou Hourayrah (qu’Allah l’agrée), le Messager d’Allah ﷺ a dit : « Deux femmes étaient avec leurs fils respectifs lorsque le loup emporta l’enfant de l’une d’elles. Celle-ci dit à sa compagne : « C’est ton fils qu’il a emporté ! » L’autre répliqua : « Non c’est le tien qu’il a emporté ! »

Elles portèrent alors leur différend devant [le roi] Dawoud ﷺ qui trancha en faveur de l’aînée. Elles se rendirent ensuite chez Soulayman, le fils de Dawoud ﷺ pour l’en informer. 

Il dit : « Apportez-moi un couteau que je le partage entre vous ! » La plus jeune s’exclama : « Non, ne fais pas ça ! Qu’Allah te fasse miséricorde ! C’est son fils ! » Il trancha alors en faveur de la cadette. » (Al Boukhari et Mouslim)

L’explication de Cheikh Outhaymin

Chaykh Outhaymin explique : « Ce hadith prouve que si une femme revendique un enfant et que personne ne s’y oppose, l’enfant lui est attribué.

Cette histoire est étonnante. Deux femmes, l’une plus âgée que l’autre, sortent et un loup prend l’enfant de l’une d’elles.

La plus âgée dit que c’est l’enfant de la plus jeune qui a été pris, et la plus jeune dit le contraire. Elles portent leur litige devant Dawoud ﷺ, qui juge en faveur de la plus âgée. Peut-être a-t-il pensé, et Allah sait mieux, qu’étant plus avancée en âge, elle était plus en droit d’avoir l’enfant. Alors que l’autre, étant encore jeune, aurait beaucoup d’enfants à l’avenir. Il a donc jugé en faveur de la plus âgée.

Elles sont ensuite allées voir Soulayman ﷺ, qui avait un discernement que Dawoud ﷺ n’avait pas. Chacun d’eux avait reçu sagesse et connaissances de la part d’Allah, mais Allah a dit à propos d’une autre affaire :

{Nous la fîmes comprendre à Soulayman} [s.21, v.79]

Quand elles sont allées voir Soulayman ﷺ et lui ont raconté leur histoire, il dit : « Apportez-moi le couteau pour que je le coupe en deux et le partage entre vous deux. »

La plus âgée n’a pas objecté, pourquoi ? Parce que ce n’était pas son enfant et que son enfant avait déjà été emporté par le loup, elle a pensé : « Qu’il parte avec lui aussi. »

La plus jeune a dit : « Non, c’est son enfant, ô Messager d’Allah, ou ô Prophète d’Allah. » Soulayman ﷺ a alors jugé en faveur de la plus jeune.

Il comprit que la compassion de cette femme était la plus grande preuve qu’il s’agissait de son enfant, c’est pourquoi il jugea en sa faveur. »

{Nous la fîmes comprendre à Soulayman}

Pour aller plus loin, nous avons regardé l’explication du verset cité par Chaykh Outhaymin, qu’Allah lui fasse miséricorde.

Allah dit dans le verset entier : {Et Dawoud, et Soulayman, quand ils eurent à juger au sujet d’un champ cultivé où des moutons appartenant à une peuplade étaient allés paître, la nuit. Et Nous étions témoin de leur jugement.

Nous la fîmes comprendre à Soulayman. Et à chacun Nous donnâmes la faculté de juger et le savoir.} [s.21, v.78-79]

Comme l’ont expliqué les Salafs comme Ibn Abbas et Qatadah, ces versets font allusion à l’histoire de deux hommes qui menèrent une affaire devant Dawoud ﷺ afin qu’il tranche entre eux.

L’un deux possédait des moutons qui avaient envahi la nuit le champ de l’autre et l’avaient détruit ne laissant aucune récolte.

Dawoud ﷺ jugea que le propriétaire des moutons devait donner ses animaux au propriétaire du champ en compensation des dégâts. Cependant, lorsqu’il rapportèrent cette décision à son fils ﷺ, il proposa une solution différente et plus judicieuse.

D’après Soulayman ﷺ, le propriétaire des moutons devait céder temporairement ses moutons à l’agriculteur pour qu’il puisse en tirer profit (lait, laine, progéniture, etc.) jusqu’à ce que le champ soit restauré à son état initial. Ensuite, chacun récupérerait ses biens d’origine. Ce jugement fut accepté et approuvé par Dawoud. C’est pour cette affaire qu’Allah dit : {Nous la fîmes comprendre à Soulayman} [s.21, v.79]

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