Par : Tamime Khemmar
Salim : Tonton Tamime ! Est-ce que tu as jeûné les six jours de chawwâl ?
Tonton Tamime : Non pas encore.
Salim : Pourtant, papa et maman les ont jeûnés dès le deuxième jour de l’Aïd. Est-ce qu’on ne doit pas les jeûner le plutôt possible ?
T.T : Non.
Salim : Pourtant, tonton, j’ai lu dans l’article que tu as écrit, concernant les six jours de chawwâl, qu’il était préférable de les jeûner juste après la fin de ramadhan.
T.T : C’est juste !
Salim : Je ne comprends pas ce que tu veux dire tonton. Tu dis « non » puis tu dis « c’est juste ».
T.T : Eh bien Salim, tu as dit « on doit les jeûner ». Or, ceci est faux, car le jeûne des jours de chawwâl, ainsi que tout jeûne en dehors de celui de ramadhan, est une œuvre surérogatoire.
Tu sais ce que signifie une œuvre surérogatoire, Salim ?
Salim : Bien sûr tonton, c’est toute œuvre que l’on n’est pas obligé d’accomplir.
T.T : Exactement ! Une œuvre surérogatoire est une œuvre que l’on accomplit volontairement sans que cela soit une obligatoire prescrite par Allah ; comme la salât cinq fois par jour, la zakât obligatoire, le jeûne de ramadhan, etc.
Celui qui accomplit une œuvre surérogatoire est récompensé et celui qui ne l’accomplit pas n’est pas puni, contrairement à l’œuvre obligatoire.
C’est pour cela que lorsque tu dis « on doit jeûner les six jours de chawwâl », je ne suis pas d’accord avec toi.
Mais lorsque tu dis « il est préférable de se hâter de les jeûner », là, je suis entièrement d’accord avec toi, car il faut toujours se hâter de faire le bien, comme Allah nous l’a recommandé dans le Coran.
Salim : J’ai bien compris tonton. Mais j’ai comme l’impression que tu n’as pas trop aimé ma question sur le jeûne des jours de chawwâl.
T.T : Je t’ai toujours dit que tu étais un enfant très intelligent, Salim.
C’est vrai. Je n’aime pas trop que l’on m’interroge, ni qu’on le fasse avec autre que moi, à propos des œuvres surérogatoires. Tu sais pourquoi, Salim ?
Salim : Non, tonton.
T.T : Pour plusieurs raisons. Tu dois savoir qu’il est préférable de garder secrètes les œuvres que l’on accomplit. Car cela nous éloigne du « riyâ’ » qui signifie : le fait d’accomplir les œuvres pour être vu des gens. Or, pour qui accomplissons-nous nos œuvres Salim ?
Salim : Pour Allah !
T.T : De qui attendons-nous la récompense ?
Salim : D’Allah !
T.T : Alors pourquoi alors dévoiler nos œuvres à autre qu’Allah ?
Ceci est une chose. La deuxième chose est une question que chacun de nous doit se poser : est-ce que tu es sûr qu’Allah a accepté tes œuvres ?
Salim : Personne ne peut en être sûr, tonton.
T.T : Alors, œuvre en silence et ne montre pas tes œuvres surérogatoires car tu ne sais pas, peut-être qu’elles ne sont pas acceptées et que tu es en train de te vanter d’une chose que tu n’as pas acquise.
Salim : C’est vrai tonton, il faut savoir bien se conduire avec Allah.
T.T : Tu ne peux pas savoir à quel point ceci est important. Il vaut mieux accomplir peu d’œuvres et savoir bien se comporter avec Allah que d’œuvrer beaucoup et s’en vanter.
Une dernière chose, Salim.
Lorsque tu interroges quelqu’un au sujet de certaines œuvres surérogatoires, peut-être qu’il n’a pas pu les accomplir et qu’il n’a pas autant de force que toi. Tu le mettras ainsi dans l’embarras pour une chose qui n’est pas une obligation.
Il peut aussi avoir une excuse, comme une maladie ou un empêchement, qu’il ne veut pas divulguer.
Salim : C’est vrai tonton. Je n’ai pas fait attention à cela. C’est très bien d’apprendre toutes ces choses.
T.T : Certainement. Ceci s’appelle : la compréhension de la religion.
Comme il faut être intransigeant avec les œuvres obligatoires, il faut être très flexible et très indulgent avec les œuvres surérogatoires et savoir équilibrer entre les deux.
Pour terminer, je te dirais que je n’ai pas encore jeûné les six jours de chawwâl car je rends visite à mes parents qui habitent loin de moi.
Or, la bienfaisance envers les parents est plus importante que le jeûne surérogatoire. Est-ce que tu penses que j’ai une bonne excuse Salim ?
Salim : Tu n’as pas besoin d’excuse, tonton. C’est une œuvre surérogatoire !
T.T : Prends soin de tes parents, Salim !