Par : Tamime Khemmar.

Salim : Tonton Tamime, je voudrais te parler de quelque chose, mais je me sens un peu gêné.

Tonton Tamime : Au contraire Salim. C’est lorsque tu te sens gêné que tu dois me parler. On est des amis. Pas vrai ?

Salim : Si, bien sûr, de grands amis !

T.T : Eh bien, c’est à cela que ça sert, les amis.

Salim : Il y a quelque chose qui m’arrive à l’école et qui m’attriste beaucoup.

T.T : Tes copains te dérangent ?

Salim : Exactement ! Comment tu l’as deviné Tonton ?

T.T : Je ne l’ai pas seulement deviné Salim, je l’ai aussi vécu.

Salim : Toi aussi tes copains de classe te dérangeaient ?

T.T : Bien sûr ! Je vais même t’éviter de raconter des détails pénibles.

Écoute ! Lorsque tu es différent des autres, par ta couleur, par ta race, par ton intelligence, par ta politesse ou par n’importe quelle autre différence, il y a une catégorie de garçons comme toi qui commencent à s’intéresser à toi et n’ont plus d’autre occupation que toi. Tu sais pourquoi Salim ?

Salim : Non, tonton, dis-moi !

T.T : Parce qu’ils ne comprennent pas cette différence. Dans leur tête, il n’y a qu’un seul modèle de garçon qui est le bon. Tu sais lequel ?

Salim : Le leur, bien sûr !

T.T : Le leur, bien sûr !

Alors, lorsqu’ils ont en face d’eux des garçons différents d’eux, qui, dans beaucoup de cas, sont meilleur qu’eux, ils se disent que ceux-là sont anormaux et se mettent à les regarder de travers, à leur lancer des mots blessants, à leur donner des surnoms dénigrants et lorsqu’ils le peuvent, ils leur donnent quelques coups à chaque récréation.

Salim : Mais c’est injuste de faire cela Tonton, je ne leur ai fait aucun mal !

T.T : C’est tout à fait injuste et c’est vraiment bête de leur part et lorsque tu seras grand Salim, il est fort possible que quelques-uns de ceux-là deviendront tes amis.

Mais, pour le moment, ils sont jaloux de toi et comme je t’ai dit, ils ne comprennent pas qu’on soit différent d’eux.

Salim : Qu’est-ce que je peux faire pour éviter leurs nuisances ?

T.T : Tu peux faire beaucoup de choses. Mais avant cela, dis-moi, est-ce que tu as raconté cela à ton père ?

Salim : Non. Je sais ce qu’il va me dire. Il va me dire de me défendre et d’être un homme courageux. Il me raconte toujours ses aventures et sa bravoure lorsqu’il était petit. Ça me gênerait beaucoup qu’il pense que je ne suis pas courageux comme lui.

Tu sais tonton, je suis courageux ! J’ai protégé Sonia d’un grand chien, une fois… le problème c’est que je ne comprends pas pourquoi ils se comportent ainsi avec moi et pourquoi ils sont si méchants.

T.T : Tu veux que je te dise quoi faire ?

Salim : Oui, j’aimerais bien.

T.T : Regarde Salim. Il faut que tu comprennes qu’il n’y a aucune solution contre la méchanceté des gens. Surtout ceux qui ne te comprennent pas, qui pensent que tu es différent et malheureusement ne t’aiment pas. N’essaie surtout pas de les convaincre, car ils ne t’écouteront pas et se moqueront encore plus de toi.

Par contre, tu peux régler le problème à ton niveau.

La première solution, qui est généralement difficile, est de changer d’école. Mais ce ne sera pas facile pour ton père et comme tu m’as dit, peut-être qu’il ne comprendra même pas ton problème ou ne l’acceptera pas.

La deuxième solution, celle que j’ai toujours adoptée, est d’être plus fort qu’eux.

Salim : Comment ça, être plus fort qu’eux ?

T.T : Je vais te poser une question Salim et tu vas comprendre. Est-ce que tu as fait quelque chose de pas bien ?

Salim : Non ! Au contraire, j’ai l’impression qu’ils ne m’aiment pas parce que je ne fais pas les mauvaises choses qu’ils font !

T.T : Exactement ! Le jour où tu feras les mauvaises choses qu’ils font, ce jour-là tu seras leur ami et ils t’aimeront. Mais à ce moment-là tu seras faible comme eux. Car, ils sont faibles, très faibles. Celui qui se moque des gens et leur fait du mal, surtout ceux qui sont gentils comme toi et comme moi lorsque j’étais petit comme toi, sont des gens faibles, jaloux, méchants et pensent que pour devenir fort, il faut qu’ils écrasent ceux qui sont différents d’eux.

Tu dois rester comme tu es ! Tu dois rester fort ! N’accorde aucune importance ni à leurs regards ni à leurs paroles ni à leurs nuisances et tu verras qu’avec le temps, tout cela va disparaître.

Salim : Tu penses que c’est ce que je devrais faire ?

T.T : J’en suis convaincu ! Dis-moi Salim, quelles sont les personnes qui sont importantes dans ta vie.

Salim : Papa, maman, Sonia, toi tonton…

T.T : Est-ce que notre opinion vis-à-vis de toi t’importe ?

Salim : Bien sûr ! C’est la plus importante.

T.T : Eh bien, sache que nous t’aimons beaucoup et que nous pensons que tu es quelqu’un de très bien, de très intelligent et de très courageux. Aussi, nous sommes certains que lorsque tu grandiras Salim, tu seras un brave homme et que tu seras aimé par tout le monde et admiré par tout le monde.

Le moral va mieux maintenant Salim ?

Salim : Excellent. Merci tonton.

 

 

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