Suite de l’épisode 2 que vous pouvez retrouver en cliquant ici
Après la mort de ce moine, je résidais à Ammurya en attendant l’arrivée de négociants arabes de la tribu des Kahb en Arabie. Je suis allé les voir en leur proposant de m’emmener en Arabie en échange des vaches et brebis que j’avais en ma possession. Ils acceptèrent ma proposition et je partis avec eux.
Cependant, ils trahirent leurs engagements et me vendirent à un juif de Wâdi Al-Qurâ. Je restai chez lui jusqu’à ce qu’un de ses cousins des Banû Qurayda vienne lui rendre visite et m’achète afin que je demeure à son service. C’est ainsi que je parvins à Médine.
Le récit du palmier
L’homme qui m’avait acheté était propriétaire d’une Palmeraie à Yathrib. J’étais chargé de son entretien. Un jour, alors que j’étais sur le sommet d’un palmier, j’entendis mon maître dans le jardin, discuter avec un de ses cousins. Ce dernier lui disait : « Maudits soit les Banû Qâhila (les Aws et les Khazraj), ils se sont rassemblés à Quba autour d’un homme venu de la Mecque qui prétend être prophète ».
En écoutant ces paroles, je me mis à trembler et faillis dégringoler sur mon maître qui se trouvait sous le palmier. Je descendis précipitamment de l’arbre en demandant à l’homme de répéter mot pour mot ce qu’il venait de dire. Mon audace déplu à mon maître qui me frappa violemment en m’ordonnant de retourner fissa à mon travail. Ce que je fis immédiatement sans broncher. Le soir même, je rassemblai les quelques dattes que j’avais pu économiser pour partir à la recherche de ce fameux Messager.
Arrivé à Quba, je le trouvais avec un groupe de ses compagnons. Je me suis adressée à Lui en ces termes : « J’ai appris que tu étais un saint homme et que tes compagnons étaient étrangers à cette ville et avaient assurément besoin d’aide. Voici quelques dattes que j’envisageais de donner en aumône. Le Prophète avança le sac de dattes vers ses compagnons et les invita à en manger. Quant à lui, il s’abstint de manger…
C’était pour moi le premier signe !
Après son déplacement de Quba à Médine, je revins voir le Messager de Dieu avec une autre quantité de dattes que j’avais pu économiser. Je lui dis : « J’ai remarqué que tu ne mangeais pas les aumônes. C’est pourquoi je t’ai apporté ces dattes comme cadeau. ». Cette fois ci il en dégusta quelques unes et offrit à ses compagnons quelques autres. Je fus émerveillé par ce geste et me suis dit par Dieu, il mange ce qui lui est offert comme cadeau…
C’était pour moi le deuxième signe !
Quelques temps après, je revins le voir alors qu’Il était à Al-Baqî pour l’enterrement d’un de ses compagnons. Je le vis assis, drapé de deux manteaux, au milieu de ses compagnons. Je le saluai et Il me rendit mon salut. Je scrutai le haut de son dos, dans l’espoir de voir le sceau de la prophétie dont on m’avait parlé. Ce qui attira son attention. Devinant ma pensée, il ôta l’un de ses manteaux, et je vis entre ses épaules le fameux sceau de la prophétie, tel que décrit par le vieux moine. Ému et bouleversé par cette découverte je me précipitais vers lui pour l’entourer de mes bras et l’embrasser en versant de chaudes larmes emplies d’émotion …
Il m’invita à m’asseoir près de lui pour lui relater les péripéties vécues jusqu’à ce jour. À la fin de mon récit, il me souhaita la bienvenue et m’accueillit parmi ses honorables compagnons.
L’Islam une religion émancipatrice
Depuis ce jour, je devins un des familiers des cercles d’enseignement du Messager de Dieu. Je ne le quittai plus. Cependant, n’étant pas encore affranchi de l’esclavage, je ne pus assister au bataille de Badr et Ouhoud.
Ce n’est qu’après ces événements que l’Envoyé de Dieu et ses compagnons m’ont aidé à m’affranchir de mon maître en me fournissant la somme nécessaire pour me libérer de ce dernier …
Vous trouverez la suite de cet épisode en cliquant ici.