Contexte – une flottille pour briser le blocus de Gaza
La Flottille de la liberté est une initiative humanitaire internationale visant à briser symboliquement le blocus israélien imposé à Gaza et à acheminer de l’aide à la population assiégée – ajib.fr. À son bord se trouvaient douze militants de divers pays, dont l’eurodéputée Rima Hassan (La France insoumise, récemment élue) et la militante écologiste suédoise Greta Thunberg – ajib.fr. Parti d’Italie le 1er juin, le voilier Madleen a été intercepté en pleine mer, à environ 31 milles nautiques (57 km) de Gaza, par des commandos de la marine israélienne, avant d’être dérouté de force vers le port d’Ashdod en Israël. Cette interception en dehors de toute eau territoriale visait à empêcher l’arrivée de l’aide humanitaire à Gaza, déjà éprouvée par une grave crise humanitaire due au blocus – ajib.fr.
Rima Hassan en isolement – pressions et mauvais traitements
Arrêtée avec les autres passagers, Rima Hassan – ressortissante franco-palestinienne et députée européenne LFI – a été placée en détention en Israël. Refusant de signer l’acte d’expulsion que les autorités israéliennes ont tenté de lui imposer, elle refuse de reconnaître une quelconque illégalité à sa mission humanitaire ou d’accepter une interdiction d’entrée sur le territoire israélien pendant 100 ans. En représailles, Rima Hassan a été transférée dans la prison pour femmes de Neve Tirza et placée à l’isolement dans des conditions qualifiées d’« inhumaines » par l’ONG Adalah : petite cellule sans fenêtre, hygiène déplorable et accès à la cour interdit. D’après un journaliste expulsé ayant témoigné après son retour, un officier israélien a même menacé la députée pour la faire plier : « I’ll smash your head against the wall if you don’t sign. We’ll handle this our own way » – presstv.ir. Malgré ces pressions et mauvais traitements présumés, Rima Hassan persiste à refuser toute expulsion “volontaire”. Conformément au droit israélien, elle doit être présentée avec ses compagnons de bord devant un juge sous peu, mais les autorités ont déjà prévu d’organiser leur expulsion forcée d’ici la fin de la semaine (jeudi 12 ou vendredi 13 juin) – lefigaro.fr, avec ou sans leur consentement – rtl.fr.
Silence du gouvernement français et indignation à gauche
Le silence – ou à tout le moins la réaction jugée insuffisante – des autorités françaises face à cette affaire suscite la colère des militants pro-Palestine et de la gauche. La France insoumise dénonce l’« inaction » du gouvernement depuis l’arraisonnement du Madleen lundi par Israël – lefigaro.fr. Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, se méfie de l’annonce officielle d’un dénouement rapide : il affirme qu’il ne croira Rima Hassan libérée « que lorsqu’il la verra » de retour en France. Il a condamné avec virulence les autorités israéliennes en les qualifiant de « geôliers », tout en fustigeant leurs « complices ici » – une pique visant le soutien jugé trop timoré de l’exécutif français. Dans le même temps, LFI et d’autres organisations ont appelé à la mobilisation : un grand rassemblement de soutien, lundi Place de la République à Paris, a réuni des milliers de manifestants exigeant la libération de Rima Hassan et la levée du blocus de Gaza. Plusieurs élus de gauche, en France comme au Parlement européen, ont également fait part de leur indignation, qualifiant la détention de l’eurodéputée d’« violation flagrante de son immunité parlementaire ». Tous appellent à une action résolue pour la faire libérer et tiennent le gouvernement français pour responsable de son silence face à cette injustice criante.