Le Prophète Mouhammad, le meilleur des enseignants
Par : Tamime Khemmar
Certains pensent que le fait d’avoir raison et d’être plus savant que les autres nous dicte de nous comporter durement et fermement avec les autres.
Or, celui qui se charge de montrer aux autres la voie du bien est de leur enseigner tout ce qui leur sera utile dans la vie d’ici-bas et dans la dernière vie doit, au contraire, être proche des autres et se comporter avec une grande douceur et surtout, remplir son cœur de miséricorde à leur égard.
C’est de cette manière que ce comportait notre premier enseignant, le Prophète Mouhammad [ﷺ] avec les autres et c’est son exemple que nous devons imiter si nous voulons aider réellement les gens, leur enseigner le bien et mériter que notre miséricordieux Seigneur nous accorde plus de savoir et de guidance.
Écoutons ces deux très beaux épisodes de la vie de notre Prophète [ﷺ].
Je n’ai vu aucun enseignent meilleur que lui
Moucâwiyah As-Soulamî (qu’Allah agrée) raconta :
« Lors d’une salât que j’accomplissais avec le Messager d’Allah, un homme éternua. Je lui ai dit alors : « Qu’Allah te fasse miséricorde. » Les gens me jetèrent des regards réprobateurs.
Je leur ai dit : « Que ma mère me perde ! Que vous arrive-t-il ? » Ils se mirent alors à frapper leurs cuisses de leurs mains. Lorsque j’ai compris qu’ils voulaient me faire taire, je me tus alors.
Lorsque le Messager d’Allah [ﷺ] termina sa salât, – que mon père et ma mère périssent et qu’il ne lui arrive rien – je n’ai jamais vu avant lui un meilleur enseignant, ni après lui.
Par Allah ! Il ne m’a pas blâmé, ni m’a frappé, ni m’a insulté.
Il m’a juste dit : « Il ne convient pas qu’il y ait dans cette salât la moindre chose des paroles des gens. Il ne doit y avoir que la tasbîh[1], le takbîr[2] et la récitation du Coran. »[3]
Est-ce que tu aimerais que cela arrive à ta mère ?
Aboû ‘Oumâmah (qu’Allah agrée) raconta :
Un jeune homme vint voir le Prophète [ﷺ] et lui dit :
– Messager d’Allah ! Autorise-moi à pratiquer de la fornication !
Les gens qui étaient présents se levèrent, le blâmèrent et lui crièrent : « Tais-toi ! Tais-toi »
Le Messager d’Allah lui dit :
– Approche !
Il s’approcha très près de lui et s’assied.
Est-ce que tu aimerais que cela arrive à ta mère ?
– Non par Allah, Messager d’Allah ! Que je périsse et qu’il ne t’arrive rien ![4] Répondit le jeune homme.
– Les gens aussi n’aimeraient pas que cela arrive à leurs mères. Lui dit-il.
– Est-ce que tu aimerais que cela arrive à ta fille ? Continua le Prophète [ﷺ].
– Non par Allah, Messager d’Allah ! Que je périsse et qu’il ne t’arrive rien ! s’exclama le jeune homme.
– Les gens aussi n’aimeraient pas que cela arrive à leurs sœurs. Lui dit-il.
– Est-ce que tu aimerais que cela arrive à ta tante paternelle ? lui dit-il
– Non par Allah, Messager d’Allah ! Que je périsse et qu’il ne t’arrive rien ! Répondit le jeune homme.
– Les gens aussi n’aimeraient pas que cela arrive à leurs tantes paternelles. Lui dit-il.
– Est-ce que tu aimerais que cela arrive à ta tante maternelle ? lui dit-il
– Non par Allah, Messager d’Allah ! Que je périsse et qu’il ne t’arrive rien ! Répondit le jeune homme.
– Les gens aussi n’aimeraient pas que cela arrive à leurs tantes maternelles. Lui dit-il.
Puis, le Messager d’Allah posa sa main sur la poitrine du jeune homme et dit :
-Allâhoumma (Ô Allah) ! Pardonne son péché, purifie son cœur et protège sa vertu[5].
Ce jeune homme ne se préoccupa plus jamais, après cela, de ce genre de chose.[6]
Qu’Allah fasse que nous suivions notre Prophète [ﷺ] dans sa conduite, sa douceur, sa miséricorde et sa compassion envers ceux qui sont ignorants et qui commettent des péchés, car ce sont eux qui ont vraiment besoin du meilleur enseignant et de l’enseignement le plus efficace.
Notes de l’auteur :
[1] Dire : « soubhânAllâh » (pureté à Allah)
[2] Dire : « Allâhou Akbar » (Allah est plus grand)
[3] Mouslim (537)
[4] « Que je périsse et qu’il ne t’arrive rien ! » ceci est une parole de respect à l’égard du Prophète[ﷺ]
[5] Protège son entre-jambes (sexe) contre la fornication.
[6] Ahmad 5/256