Si vous visitez un jour l’église du Saint-Sépulcre, les guides vous raconteront comment le Patriarche Sophrone fit allégeance au Calife Omar en lui donnant les clés de la ville et obtint ainsi que le Saint Sépulcre fût épargné et la population chrétienne avec lui. Un texte d’Omar confirma cette protection.
Omar (Radi Allahu anhu), 2ème Calife de l’Islam rencontra le patriarche Sophronios de l’Église de Jérusalem qui représentait tous les Chrétiens de la Ville. Omar avait le projet de raser le Saint-Sépulcre et d’interdire aux Chrétiens de confesser le Christ mais les deux hommes parvinrent à un accord signé en 636 .
Ce document dénommé “Achtiname/Pacte d’unité” scella les relations entre le monde musulman et les Églises chrétiennes de Terre Sainte jusqu’à ce jour.
Le Calife décréta dès lors son refus de nuire à la communauté Chrétienne de Jérusalem et il “s’engage” a préserver l’Église de la Résurrection ou Saint Sépulcre.
De nos jours, une mosquée fait face au Saint -Sépulcre, chaque année un texte est publié en grec et en arabe, dans les calendriers du Patriarcat Roum orthodoxe de Jérusalem (héritier de la totalité de l’Empire romain).
Peu de fidèles passant les portes de Jérusalem aujourd’hui sont informés de l’existence de cet accord pourtant déterminant qui a préservé le christianisme aux lieux mêmes de sa naissance en lui épargnant un affrontement sanglant entre communautés religieuses.
Le pacte précise : « Qu’ils aient pleine et entière assurance en ce qui concerne leur vie, leurs églises, leurs croyances et pour tous les lieux de pèlerinage qu’ils possèdent à ce jour à l’intérieur ou hors de la ville, à savoir la KAMAME (église de la Résurrection), l’église de Bethléem, où Jésus (que la Paix soit sur Lui) est né (soient protégées selon les paroles du Prophète). De mêmes le reste des Chrétiens qui habitent ici… ».
Cela fait donc 1376 ans que le berceau du christianisme dépend religieusement et juridiquement d’un accord musulman .
Ce « décret » respecté par les Chrétiens est l’engagement solennel et spirituel du Patriarche Sophronios et du croyant Omar Ibn-Al-Khattab.
L’Église a une responsabilité particulière quant à la préservation de ce pacte millénaire et sacré en Terre Sainte.
Jérusalem fut détruite et rebâtie neuf fois au cours des 30 derniers siècles. Selon la tradition juive, le nom « MoRiYaH » rappellait qu’ici se trouvait le lieu où Abraham fut prêt à offrir son fils en sacrifice.
[Une dernière mise à l’épreuve de sa foi en Dieu en Genèse ch. 22.]
“Moriyah serait le lieu d’où Dieu transmet la tradition vivante (horah), d’où sort le vrai respect et crainte positive de Dieu (yirah) et Sa Lumière luit (orah) sur le monde entier. Jésus reprit ces éléments en enseignant dans le Temple, en appelant à la foi et il demanda à ses disciples, lors de son Ascension, de porter ce Message depuis Jérusalem jusqu’aux extrémités de la Terre [Actes 1,8-13,47]”
Les 3 religions monothéistes sont présentées dans ce lieu 3 fois sacré.
Jérusalem est au coeur de la spiritualité. Chacune des 3 religions situe Jérusalem au cœur de « sa » foi. Et l’Islam en particulier.
Si Jérusalem n’est pas mentionnée dans le Coran, la Sourate 17 (Al-Isra) affirme que le Prophète Muhammad (Paix et bénédiction sur Lui) s’éleva aux cieux depuis la Kaaba de La Mecque. « L’Ange Gabriel le porta sur al-Burqa (créature grande et blanche – plus grande qu’un âne et moins épaisse qu’une mule) jusqu’ à la plus lointaine mosquée » (considérée comme Al Aqsa). L’Islam avait ainsi créé un lien éternel avec le Mont du Temple par ce périple nocturne du Messager.
Et si un jour vous visitez ce haut lieu de pèlerinage, sachez que c’est par la signature du pacte d’Achtiname que le Saint -Sépulcre fut préservé…