Le ministre israélien du tourisme, Haïm Katz, a effectué une visite historique en Arabie saoudite ce mardi 26 septembre, marquant un nouveau pas significatif dans le rapprochement entre Israël et l’Arabie saoudite. La rencontre a lieu dans le cadre d’un évènement international de l’Organisation mondiale du tourisme. Et même si cette rencontre se déroule dans un cadre plus global, il est inconcevable que les pays musulmans, dont l’Arabie saoudite, continuent à s’efforcer de maintenir de bonnes relations avec Israël et ses sympathisants.
Une occasion en or ?
Le bureau du ministre israélien du tourisme a confirmé que Haïm Katz était le premier ministre israélien à entreprendre une visite publique officielle en Arabie saoudite. Le ministère du Tourisme a également précisé qu’il participerait à une réunion de l’Organisation mondiale du tourisme à Riyad. Il s’agit d’une rencontre mondiale.
Cette visite vient consolider les récentes déclarations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, qui ont tous deux exprimé leur soutien au rapprochement entre leurs deux pays.
À un peu plus d’un an des élections présidentielles aux États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite, deux alliés de longue date de Washington, sont sous pression de l’administration du président américain Joe Biden pour normaliser leurs relations. Cette demande fait suite aux accords d’Abraham, signés en 2020 sous l’égide de l’ancien président Donald Trump, qui ont permis à Israël d’établir des relations diplomatiques avec trois pays arabes.
La volonté des États-Unis de conclure un accord entre Riyad et Tel-Aviv est motivée par deux considérations géopolitiques importantes. D’une part, cela permettrait de neutraliser les répercussions de l’accord temporaire actuellement en négociation entre les États-Unis et l’Iran. D’autre part, cela servirait à entraver le développement de la coopération croissante entre l’Arabie saoudite et la Chine. Cependant, ce projet se heurte à plusieurs obstacles de taille. Devant l’impasse des pourparlers visant à rétablir le JCPOA (accord sur le nucléaire iranien, dont les États-Unis se sont retirés sous l’administration de Donald Trump en 2018), l’objectif américain est de parvenir à un accord intérimaire avec l’Iran. Cet accord provisoire viserait à suspendre temporairement les activités d’enrichissement d’uranium de l’Iran en échange du déblocage des fonds iraniens à l’étranger. Comme le rappelle un récent article de Foreign Affairs“, entre Pékin et Washington, les intérêts vitaux « s’opposent et sont fermement ancrés dans leurs systèmes politiques, leurs géographies et leurs expériences nationales respectifs […] Le fait est qu’il est peu probable que la rivalité entre les États-Unis et la Chine s’apaise sans un changement significatif de l’équilibre des forces ». L’Arabie saoudite et la Chine ont conclu fin 2022 un protocole d’accord qui confie à Huawei, le géant chinois des communications et de l’IA, perçu par Washington comme le fer de lance de l’influence de Pékin, le développement d’un centre de données cloud computing.
En fin de compte, même si l’administration américaine aspire à conclure un accord avant les prochaines élections pour unir une partie de ses alliés contre la menace iranienne et freiner l’influence croissante de la Chine au Moyen-Orient, la concrétisation de cette ambition demeure actuellement un défi de taille, compte tenu des obstacles qui entravent les négociations.
Face à la pression de l’Occident, les pays musulmans cèdent ainsi les uns après les autres et abandonnent peu à peu la cause palestinienne en voulant à tout prix se rapprocher des colonisateurs en Palestine. Quand est-ce que l’Arabie saoudite (et le Maroc) changeront-ils d’avis ?
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