Sydney : deux attaques au couteau en quelques jours.

L’Australie a connu à quelques jours d’intervalles deux événements tragiques dont un acte terroriste dans une église. L’évêque blessé avait exprimé son soutien à la cause palestinienne.

Une attaque dans un centre commercial.

Samedi 13 avril, une attaque au couteau dans un centre commercial bondé a fait 6 morts et une douzaine de blessés. Un bébé de neuf mois a été blessé et a dû être opéré en toute urgence.

L’assaillant, Joel Cauchi, s’est principalement attaqué à des femmes. Cinq des victimes tuées étaient des femmes, de même que les blessés sont majoritairement des femmes. Le Premier ministre Anthony Albanese a déclaré : « Le genre des victimes est bien sûr préoccupant ».

Parmi les victimes ayant perdu la vie, une jeune étudiante chinoise, un agent de sécurité pakistanais qui commençait son premier jour de travail et une maman dont le bébé a également été poignardé. Avant de mourir, la jeune mère a confié son bébé blessé à deux hommes, les suppliant de l’aider. « La mère a été poignardée, elle s’est emparée du bébé et me l’a jeté dessus », témoigne l’un des hommes. L’état du nourrisson est aujourd’hui grave mais « stable ».

L’attaque meurtrière de Joel Cauchi a pris fin après avoir été abattu par une policière, Amy Scott.

Qui est Joel Cauchi ?

Ses parents, Andrew et Michele Cauchi, qui ont exprimé leur chagrin pour les victimes et leur dévastation face aux actes de leur fils, ont déclaré que Joel était suivi pour des troubles mentaux depuis son adolescence et qu’il avait arrêté ses médicaments. Très ému, son père s’adresse aux journalistes : « C’est mon fils et j’aime un monstre. Pour vous, c’est un monstre. Pour moi, c’était un garçon très malade. »

Ils ont aussi exprimé leur soutien envers l’agent de police qui a abattu leur fils et déclaré qu’elle n’avait fait que son travail.

La police a confirmé qu’il était connu par leurs services en raison de ses antécédents mentaux. Il venait de Toowoomba où il était allé au lycée et à l’université et arborait un tatouage de dragon gris, rouge et jaune distinctif sur son bras droit. C’était l’un des indicateurs utilisés pour aider à l’identifier.

Il vivait dans un véhicule ou dans des foyers et ne communiquait que très peu avec ses parents par messages. Un mois avant l’attaque, il s’était rendu à Sydney où il avait loué un petit entrepôt.

Un évêque poignardé en pleine messe.

Lundi 16 avril, lors de la messe dans une église orthodoxe assyrienne à Sydney, un adolescent de 16 ans s’est approché et a poignardé l’évêque Mar Mari Emmanuel et le prêtre Isaac Royel. Tous les deux ont survécu et leur état est stable.

La messe était diffusée en direct en ligne, ce qui a amené des centaines de partisans de l’église assyrienne à se rendre sur place. La foule en colère voulait mettre la main sur l’adolescent que la police a protégé à l’intérieur de l’église où il était déjà blessé.

La police a expliqué s’être rapidement retrouvée attaquée par les personnes à l’extérieur. La commissaire de police Karen Webb a décrit une émeute :
« Les gens ont utilisé ce qui était à leur disposition dans la zone, notamment des briques, du béton et des palissades, pour attaquer la police et lancer des missiles sur la police, sur son équipement et sur ses véhicules. »
Les policiers blessés ont été transportés à l’hôpital dans la nuit. « La foule a endommagé 20 véhicules de police », a-t-elle ajouté.

La police australienne a déclaré que c’était un acte « terroriste » à motivation religieuse. Rien ne montre de lien avec l’Islam, n’en déplaise à beaucoup, et aucune information sur l’agresseur n’a été communiquée. Ni son nom, ni son origine, ni son appartenance religieuse ou encore sa photo n’ont été diffusés. Il est aussi encore difficile d’avoir un déroulement détaillé des événements malgré la multitude de témoins.

Dans quel contexte ces deux attaques se sont-elles produites ?

L’Australie, avec le Canada et la Nouvelle-Zélande, fait partie des pays à avoir exprimé leur vive inquiétude sur l’offensive israélienne prévu à Rafah. Elle a averti sur les conséquences catastrophiques d’une telle attaque et appelle à un cessez-le-feu immédiat. Par ailleurs, l’Australie a affirmé sa volonté de reconnaitre l’État palestinien.

En mars dernier, après l’avoir suspendu comme une quinzaine de pays, elle a annoncé reprendre son financement de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Israël avait accusé 12 des employés de l’organisation d’être impliqués dans les attaques du 7 octobre. La ministre des Affaires étrangères australienne a répondu : « L’avis actuel des agences et des avocats du gouvernement australien est que l’Unrwa n’est pas une organisation terroriste (…) Après examen par le comité sur la sécurité nationale cette semaine, l’Australie reprend (sa) contribution ». Elle a ajouté : « Je sais que des gens meurent de faim à Gaza » et « que l’Unrwa est essentielle pour fournir (une) aide aux personnes qui sont au bord du gouffre ».

Après la mort des 7 travailleurs humanitaires à Gaza, l’Australie a nommé un ex-chef de l’armée de l’air australienne afin d’enquêter et a déclaré vouloir que tous les responsables rendent des comptes.

Quant à l’évêque blessé, Mar Mari Emmanuel, on sait qu’il avait à plusieurs reprises exprimé son soutien et son empathie envers les palestiniens, en particulier les enfants. « Arrêtez de tuer ces petits anges. » avait-il dit dans un discours sur la guerre menée par Israël et sur son voyage dans la bande de Gaza. On peut voir, sur les réseaux sociaux, des sionistes se réjouir de cette agression.