Parmi les règles de la fête de l’Aïd. 

Le jour de l’Aïd est un jour de joie où l’on espère que nos œuvres faites pendant Ramadan soient acceptées. C’est l’occasion d’être reconnaissant envers Allah de nous avoir permis de compléter le jeûne du mois de ce mois béni. Et c’est aussi le moment d’en profiter pour renforcer les liens et la fraternité entre les croyants. Quelles sont les règles de ce grand jour ?  Que trouve-t-on dans la sounnah de notre bien aimé ﷺ ?

Le mérite des deux fêtes de l’Aïd et l’interdiction de les jeûner.

Lorsque le Prophète (que la prière d’Allah et Son salut soient sur lui) est arrivé à Médine, il a dit : « Vous aviez deux jours durant lesquels vous vous divertissiez et certes Allah vous a remplacé ces deux jours par deux jours meilleurs : le jour du Fitr et le jour du adha ». (An-Nassai)

Le Prophète ﷺ a dit : « Ces jours sont des jours de boisson, de nourriture et du rappel d’Allah عز وجل. » (Abou Dawoud). 

Abou Sa‘id Al-Khoudri a dit : “Le Prophète ﷺ a interdit de jeûner le jour de l’Aïd al Fitr et celui de la fête du sacrifice.” (Al Boukhari et Mouslim) 

Évoquer Allah et faire le takbir. 

Le jour de l’Aïd est un moment de joie et de réjouissance dues aux grâces qu’Allah accorde généreusement à Ses serviteurs, le serviteur multiplie donc en ce jour la mention d’Allah.  

On commence à proclamer la grandeur d’Allah en prononçant le takbir dès le coucher du soleil la veille de l’Aïd jusqu’à la fin de la prière de l’Aïd.  

Le simple fait de dire “Allahou akbar” suffit mais le mieux est de s’attacher aux formules rapportées par les compagnons comme “Allahou akbar, Allahou akbar, la ilaha illa Allah. Allahou akbar, Allahou akbar, wa lillahi al hamd”. 

(الله اكبر الله اكبر، لا اله الا الله، الله اكبر الله اكبر ولله الحمد) 

Il est également recommandé de faire le takbir à voix haute. Les femmes qui peuvent être entendues par des hommes étrangers doivent en revanche baisser leurs voix par pudeur.  

Enfin faire le takbir en groupe d’une seule voix est une innovation, il faut plutôt que chaque musulman le fasse seul.  

Soigner son apparence et se parfumer.

Le Prophète ﷺ se rendait à la prière de l’Aïd dans ses plus beaux vêtements. Abdallah ibn ‘Oumar dit au Prophète ﷺ : « Ô Messager d’Allah ! Achète cette tunique avec
laquelle tu pourras t’embellir pour l’Aïd et lorsque tu reçois des délégations … » (Al Boukhari et Mouslim)

Abdallah Ibn ‘Oumar faisait le ghousl et se parfumait le jour de l’Aïd al Fitr.

L’imam Nawawi a dit : « La recommandation de porter de beaux vêtements, de soigner son apparence, de mettre du parfum, de se couper les poils et de faire disparaître les mauvaises odeurs concernent à la fois les gens qui sortent pour la prière et ceux qui restent chez eux car ce jour est un jour de belle apparence ». (Al Majmou’)

Il est important de souligner qu’il est interdit aux femmes de s’embellir et de se parfumer devant des hommes étrangers. Elle peut en revanche faire sa toilette et porter des vêtements légiférés propres et soignés. 

Manger avant de se rendre à la prière de l’Aïd. 

Le Prophète ﷺ « ne sortait pas de chez lui le jour de l’Aïd al Fitr du jeûne sans avoir mangé des dattes. » (Al Boukhari) 

Et dans une autre version : « …avant d’avoir mangé des dattes en nombre impair ». (Ibn Khouzeima)

Comment se rendre au lieu de prière ? 

L’imam At-Tirmidhi a dit : « La majorité des savants sont d’avis qu’il est recommandé que la personne parte à pied pour accomplir la prière de l’Aïd. Et il est recommandé de ne pas prendre sa monture sauf en cas d’excuse ».

Cheikh ‘Outheymin a dit : « Le mieux est que la personne sorte à pied le jour de l’Aïd car ainsi elle obtient la récompense des nombreux pas qu’elle aura fait et car cela est meilleur pour la concentration. (…) Si la personne habite loin, alors nous disons qu’il n’y a pas de mal à prendre la voiture afin que la personne arrive à l’heure pour la prière. Par contre lorsqu’elle arrive à proximité de la mosquée, elle se gare loin et termine le chemin à pied afin d’obtenir ces deux choses. »

Il est également recommandé de changer de chemin au retour. 

« Le jour de l’Aïd, le Prophète ﷺ avait l’habitude d’emprunter un autre chemin – c’est-à-dire qu’il empruntait un chemin pour se rendre au lieu de la prière et revenait par un autre chemin. –  » (Al Boukhari)

Accomplir la prière de l’Aïd avec les croyants.  

Abou Sa‘id Al-Khoudri a dit : « Le Messager d’Allah ﷺ se rendait les jours de la fête du sacrifice et de la rupture du jeûne à l’endroit où se tient la prière, puis il débutait par celle-ci. Quand il finissait sa prière et avait fait le salam, il se levait face aux gens qui étaient assis. S’il avait besoin d’envoyer une partie de l’armée quelque part, il le leur disait. Et s’il avait un autre besoin, il leur ordonnait de l’accomplir. Il disait : “Faites des aumônes ! Faites des aumônes ! Faites des aumônes !”, et les femmes étaient celles qui faisaient le plus l’aumône. Puis le Prophète (sur lui la paix et le salut) partait. » (Al Boukhari et Mouslim)

Oumm ‘Atiyyah rapporte : « Le Messager d’Allah ﷺ nous a ordonné que l’on fasse sortir le jour de l’Aïd al Fitr et celui de la fête du sacrifice les femmes pubères, les femmes menstruées et celles qui ne se montrent pas. Néanmoins, les femmes menstruées devaient se mettre à l’écart du lieu de prière tout en assistant au bien et à l’invocation des musulmans. J’ai demandé : “Ô Messager d’Allah ! L’une d’entre nous n’a pas de jilbab.” Il répondit : “Que sa sœur la couvre de son jilbab.” » (Al Boukhari et Mouslim)

Elle rapporte aussi : « Il nous était ordonné de sortir le jour de la fête. Au point que nous fassions sortir la fille vierge de chez elle, ainsi que la femme ayant ses menstrues. Ces dernières se plaçaient derrière les gens. Ceci afin que toutes puissent proclamer la grandeur d’Allah, être avec les gens et invoquer avec eux ; espérant bénéficier de la bénédiction de ce jour et de sa pureté. » (Al Boukhari et Mouslim) 

Ibn ‘Abbâs rapporte que le Messager d’Allah ﷺ était sorti le jour de la fête du sacrifice ou celle de la rupture du jeûne, puis il priait deux unités de prière. Il ne priait ni avant, ni après celles-ci. (Al Boukhari et Mouslim) 

Le prêche qui suit la prière de l’Aïd.

Ibn ‘Abbas a dit : “J’ai assisté à la prière de l’Aïd al Fitr en compagnie du Prophète d’Allah ﷺ, d’Abou Bakr, de ‘Oumar et de ‘Outhman. Tous l’ont prié avant le sermon puis le Prophète ﷺ fit le prêche. Après celui-ci, le Prophète d’Allah ﷺ descendit – c’est comme si je le voyais encore ordonner aux hommes de s’asseoir de sa main –. Il traversait ensuite en compagnie de Bilal leurs rangées jusqu’à atteindre les rangées des femmes puis il lut : {Ô Prophète ! Lorsque les croyantes viennent te prêter serment qu’elles n’associeront rien à Allah}. Il lut le verset en entier puis il leur demanda : “Êtes-vous toujours sur ce serment ?” Une femme répondit – la seule à lui répondre – : “Oui, ô Prophète d’Allah !” Le Prophète ﷺ leur dit ensuite : “Faites des aumônes !” […] Alors Bilal étendit son vêtement puis le Prophète ﷺ s’exclama : “Venez faire aumône, que mes parents vous soient donnés en rançon.” Elles se mirent à lancer leurs anneaux et leurs bagues sur le vêtement de Bilal.” (Al Boukhari et Mouslim) 

 Se féliciter et invoquer les uns pour les autres.

Il a été rapporté que les premiers musulmans avaient l’habitude de se féliciter et d’invoquer les uns en faveur des autres le jour du l’Aïd.

D’après plusieurs récits authentiques, lorsque les compagnons du Prophète, qu’Allah les agrée tous, se rencontraient le jour de l’Aïd, ils se disaient les uns les autres: « Qu’Allah accepte de nous et de vous ».

(تقبل الله منا ومنكم)

On termine avec cette belle exhortation de Cheikh Abdal Mouhsin Al Qassim : « Que le musulman prenne garde de ne pas outrepasser les limites d’Allah lors de l’Aïd, car il pourrait anéantir ce qu’il a bâti pendant Ramadan. Et que l’on voit sur ton visage, lors de l’Aïd et ailleurs, la lumière de l’obéissance et la quiétude de l’adoration. »