ONU : une nouvelle résolution pour lutter contre l’islamophobie.

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, le 15 mars, l’ONU a voté une nouvelle résolution visant à lutter contre la haine et l’hostilité envers l’Islam et les musulmans.

Une nouvelle résolution approuvée à une écrasante majorité  

Une nouvelle résolution proposée par le Pakistan a été votée par l’ONU avec 115 voix pour, aucune voix opposée et 44 abstentions. Dans un contexte d’augmentation d’actes islamophobes, celle-ci appelle à la nomination par le Secrétaire général d’un envoyé spécial pour lutter contre l’islamophobie. Les envoyés spéciaux du Secrétaire général ont généralement un rang de Secrétaire général adjoint ou sous-Secrétaire général. Ils sont nommés pour entreprendre une mission spéciale liée à des questions dont sont saisis le Conseil de sécurité ou l’Assemblée générale.

En outre cette résolution condamne toute incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence à l’encontre de personnes en raison de leur religion. Elle invite également les États membres et les dirigeant politiques à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre les actes de violences commis envers les musulmans. Les gouvernements sont appelés à condamner les discours incendiaires et à sauvegarder la liberté religieuse.

Une décision saluée par la ligue islamique mondial (Muslim World League ou MWL) dont le secrétaire général a déclaré : ”L’Islam est la religion de la miséricorde, de la bonté, de la justice et de la paix, comme le soutiennent les textes de jurisprudence et la biographie de notre Prophète, que la paix la bénédiction soient sur lui. Cette voie est celle que la modération islamique a adoptée tout au long de sa riche et longue histoire […] L’Islam n’est pas représenté par ceux qui ont dévié de ses principes et valeurs, ni par ceux qui déforment le sens de ses textes pour justifier leur extrémisme et leur violence.”

Oman a également salué la décision de l’ONU de prendre des mesures internationales contre l’islamophobie.

Discours du Secrétaire général : l’islamophobie découle de la haine.

À cette occasion, le Secrétaire général, Antonio Guterres, a déclaré lors d’un discours : “Pour près de deux milliards de musulmans à travers le monde, l’Islam est un pilier de foi et de culte qui unit les gens aux quatre coins du monde. Et rappelons-le, c’est aussi un pilier de notre histoire commune. Pendant des siècles, les musulmans ont été une source cruciale de culture, de philosophie, d’érudition et de science.” Puis il cita différents scientifiques et érudits musulmans ainsi que leurs différentes contributions dans des domaines comme la science, la technologie, la médecine ou encore l’architecture. Avant d’ajouter : “L’événement d’aujourd’hui (la journée mondiale contre l’islamophobie) met en lumière un fléau vicieux qui représente un déni et une ignorance totale de l’Islam, des musulmans et de leurs contributions indéniables : le fléau de l’islamophobie. Partout dans le monde, nous assistons à une montée de la haine et du sectarisme anti-musulmans.”

Antonio Guterres explique ensuite que l’islamophobie peut prendre plusieurs formes comme l’exclusion socio-économique, la surveillance et le profilage injustifiés ou encore les restrictions d’accès à la citoyenneté à l’éducation, à l’emploi et à la justice. Selon lui, tout cela est contraire au droit de l’homme et à la dignité. Il accuse certains acteurs d’exploiter honteusement la haine anti-musulmane à des fins politiques avant de souligner qu’aujourd’hui les réseaux sociaux jouent également un rôle fondamental dans la propagation des idéologies extrémistes et le harcèlement. Puis il nomme la véritable coupable selon lui : “Nous devons l’appeler par son nom : la haine. Clairement et simplement. […] La haine normalise la haine. La haine détruit le tissu de nos sociétés. Et la haine sape l’égalité, la compréhension et le respect des droits de l’homme dont dépendent un avenir pacifique.”

Antonio Guterres : une relation de plus en plus tendue avec Israël

Le premier jour de Ramadan, lundi 11 mars, Antonio Guterres avait déclaré devant la presse : “Bien que le mois de Ramadan ait débuté, les meurtres, les bombardements et les effusions de sang continuent à Gaza. Nous entrons dans le sixième mois depuis les attaques du Hamas en Israël et que l’assaut catastrophique d’Israël à Gaza a commencé. Mon appel le plus fort aujourd’hui est d’honorer l’esprit de Ramadan en faisant taire les armes ainsi qu’en éliminant tous les obstacles pour assurer la livraison de l’aide humanitaire vitale à la vitesse et à l’échelle massive nécessaire. Dans un esprit de compassion en ce Ramadan, j’appelle également à la libération immédiate de tous les otages.”

Antonio Guterres avait également déclaré à l’ONU : “Je suis profondément préoccupé par les violations manifestes du droit humanitaire international dont nous sommes témoins à Gaza. Soyons clairs. Aucune partie à un conflit armé n’est au-dessus du droit humanitaire international. Rien ne peut justifier que des civils soient délibérément tués, blessés ou enlevés. Ou que des roquettes soient tirées contre des civils.”

Il ajoute que les attaques terroristes du Hamas ne venaient pas de nulle part mais de 56 années de politique d’occupation.” Des propos qui accentuent les tensions déjà existantes entre le gouvernement israélien et l’ancien haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés.