Ce sont des êtres humains, pas des réfugiés anonymes… Cela fait des semaines que l’on parle des réfugiés qui débarquent en masse en Italie sur l’île de Lampedusa, et des flux migratoires incontrôlés vers l’Europe.
Une menace ?
6 000 réfugiés à Lampedusa et presque le même chiffre d’habitants. Le centre d’accueil peut en accueillir 400. La Croix-Rouge est dépassée, les autorités le sont aussi. Certains migrants vont donc être transférés en Sicile. L’Italie est l’une des principales portes d’entrée des migrants d »Afrique du Nord mais pas que. 124 000 personnes sont arrivées depuis janvier, soit près de deux fois plus que l’année dernière à la même période. Sous la pression de l’Italie de Georgia Meloni, l’Union européenne a signé en juillet un accord avec la Tunisie pour limiter l’immigration. Aides financières en échange de contrôles renforcés. Cependant, cet accord ne permet pas de contenir l’afflux de migrants tant la situation est véritablement incontrôlable.
L’Italie et l’Union européenne se renvoient la balle. Georgia Meloni a promis d’en finir avec l’immigration irrégulière. Le pays, par exemple, ne respecte plus le règlement de Dublin depuis plusieurs années qui impose au pays d’accueil d’un migrant de traiter sa demande d’asile. Cela dit, l’Italie a besoin de l’immigration pour soutenir son économie puisque les migrants sont payés beaucoup moins cher. Pour l’Italie, il faut répartir la pression migratoire entre les pays de l’UE. La Hongrie et la Pologne notamment ont toujours contesté ce discours italien. L’Allemagne a annoncé qu’elle ne pouvait plus prendre en charge les demandeurs d’asile venant d’Italie. L’UE tente de négocier un système de solidarité obligatoire. L’égoïsme des Etats-membres saute aux yeux puisque personne ne veut prendre en charge « le dossier ». Pendant ce temps, la droite dure et l’extrême-droite montent avant les élections européennes l’an prochain.
L’Histoire comme rappel
Ce phénomène est un drame…mais il n’a rien de nouveau dans l’histoire de l’humanité.
Depuis le début du vingtième siècle, les catastrophes humanitaires par exemple ont poussé à de nombreuses reprises d’innocents hommes, femmes et enfants sur les routes pour fuir la guerre, la famine, la tyrannie et l’oppression.
Rappelons aux humanistes le demi-million de réfugiés espagnols qui ont fui, à pieds pour la plupart, la guerre d’Espagne dans les années 30 par exemple. Ou encore les 800 000 boat people qui ont fui la guerre d’Indochine et la misère qui s’en est suivi dans les années 70 et 80.
Plus récemment ce sont presque 8 millions de réfugiés qui ont quitté la guerre en Syrie, et le même nombre qui ont quitté la guerre en Ukraine pour chercher refuge ailleurs.
Sauf que voilà quand nos frères Soudanais, Ethiopiens, Erythréens, ou généralement Africains fuient la guerre, on oublie ce qu’ils fuient et on se concentre sur ce qu’ils sont: une menace pour l’Europe, des « immigrés clandestins » et non des réfugiés, bref un problème pour tous qu’il est très convenable de renvoyer à leur propre misère.
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