Par Tamime Khemmar[1]

La cité du noble Messager [ﷺ] est Taybah la douce ; le lieu de la révélation, le lieu où descendit Jibrîl (Gabriel) auprès du noble Messager [ﷺ].

Allah l’a honorée et l’a privilégiée et en a fait la meilleure des contrées après Makkah.

C’est le lieu où reviendra toujours la foi et c’est le pays des Ansâr, qui y habitèrent et y furent les premiers croyants.

C’est la première capitale des musulmans, les étendards des conquêtes musulmanes y furent noués et c’est de là que jaillit la lumière de l’Islâm.

C’est la patrie de l’immigration du Moustafâ (l’élu).

Il y vécut la dernière partie de sa vie [ﷺ], y mourut, y fut enterré et sera ressuscité de ce lieu.

Sa tombe sera la première tombe qui se fendra laissant sortir son occupant et c’est la seule tombe renfermant un Prophète dont l’emplacement soit connu avec certitude.

Citons dix grands mérites d’Al-Madînah An-Nabawiyyah (Médine)

(Qui ne sont, en réalité, que quelques-uns de ses grands mérites)

1- Allah en fit un Haram (terre interdite) paisible comme Il fit de Makkah un Haram paisible :

Le Prophète [ﷺ] a dit : « Ibrâhîm harrama (a rendu une terre interdite) Makkah, et harramtou (j’ai rendu une terre interdite) Al-Madînah. » [2]

2- La foi revient vers elle :

Cela signifie que : la foi converge vers elle et y demeure.

Aussi, les musulmans se dirigent continuellement vers elle par amour pour elle et ayant foi qu’Allah a doté cette terre bénie d’un bien abondant.

En effet, celui qui arrive à Al-Madînah, ressent sa convivialité et voit sa propre foi accroître ainsi que son ardeur dans l’acte de l’adoration, lequel procure plus de foi et la fait croître.

Aussi, celui qui la visite est rempli de vénération pour ce lieu, ce qui l’empêche de commettre les actes de désobéissance et les péchés.

Le Prophètea dit : « La foi revient à Al-Madînah aussi certainement que le serpent revient à son terrier. » [3]

Complet : Les invocations de ramadhan du Coran et de la Sounnah

3- L’invocation de la bénédiction pour Médine de la part du Prophète [ﷺ] :

Le Prophète [ﷺ] a dit : « Allâhoumma (mon Seigneur) – bénis-nous ses fruits, bénis-nous notre Madînah, bénis-nous son c[4] et bénis-nous son moudd. Allâhoumma (mon Seigneur) Ibrâhîm est Ton serviteur, Ton khalîl (confident) et Ton Prophète, et je suis Ton serviteur et Ton Prophète. Or, il T’a invoqué pour Makkah, et moi, je T’invoque pour Al-Madînah, tel qu’il T’a invoqué pour Makkah et son double. » [5]

4- Allah l’a nommée : « Tâbah », et le Prophète [ﷺ] l’a nommée : « Tâbah » et « Taybah » :

Le Prophète [ﷺ] a dit : « Allah a nommé Al-Madînah Tâbah. » [6]

« Tâbah » et « Taybah » sont deux mots qui dérivent du (tîb) (la douceur) et expriment tous deux la douceur. Ce sont deux mots très doux, dont fut nommée une douce contrée.

5- C’est une cité qui mange les cités :

Cette expression fut expliquée par le fait qu’elle vaincra toutes les autres cités.

Elle fut aussi expliquée par le fait que le butin qui proviendra du Jihâd (la lutte) pour la cause d’Allah y sera conduit. Or, ces deux événements se sont produits.

Le Prophète [ﷺ] a dit : « Il me fut ordonné de rejoindre une cité qui mange les cités – c’est-à-dire qu’il lui fut ordonné d’émigrer vers cette cité qui mange les cités – . On l’appelle Yathrib et qui est Al-Madînah. Elle bannit les gens comme le soufflet bannit l’impureté du fer. » [7]

6- La peste et Ad-Dajjâl (l’Antéchrist) ne peuvent y entrer :

Le Prophète [ﷺ] a dit : « À chaque accès d’Al-Madînah, il y a des Anges. La peste et Ad-Dajjâl (l’Antéchrist) ne peuvent y entrer. » [8]

7- L’importance de son rang et la gravité d’y commettre un hadath (hérésie ou crime) :

Le Prophète [ﷺ] a dit : « Al-Madînah est un Haram (terre interdite) de Cayr à Thawr[9]. Celui qui y commet un hadath (hérésie ou crime) ou y abrite quelqu’un qui a commis un hadath, celui-là méritera la malédiction d’Allah, des Anges et de tous les hommes. Allah n’acceptera de lui ni sarfan (repentance) ni cadlan (rançon)[10]. » [11]

8- La menace de punition contre celui qui veut faire du mal aux habitants de Médine :

Le Prophète [ﷺ] a dit : « Personne ne voudra du mal aux habitants d’Al-Madînah, sans qu’Allah le fasse fondre dans le feu comme fond le plomb, ou comme se dissout le sel dans l’eau. » [12]

Et il a dit [ﷺ] : « Personne ne ruse pour faire du mal aux habitants d’Al-Madînah, sans qu’il se liquéfie comme le sel se dissout dans l’eau. »[13]

9- L’incitation du Prophète [ﷺ] à supporter sa dureté et sa peine :

Il a dit [ﷺ] : « Al-Madînah est meilleure pour eux, s’ils savaient. Personne ne la quitte, ne voulant pas d’elle, sans qu’Allah l’y remplace par quelqu’un qui soit meilleur que lui. Et personne ne résiste à sa dureté, sa famine et sa peine sans que je sois pour lui un intercesseur ou un témoin le jour de la résurrection. » [14]

10- Elle bannit les gens corrompus :

Comme dans sa parole [ﷺ] dans le hadîth cité précédemment : « et qui est Al-Madînah. Elle bannit les gens comme le soufflet bannit l’impureté du fer. »

Que tout sensé fasse attention à cela, car c’est l’avertissement du véridique à la véridique révélation. Celui dont Allah confirme la sincérité, en accomplissant ce qu’il prédit.

Le bannissement des gens corrompus hors d’Al-Madînah est très visible, car certains d’entre eux la quittent contre leur volonté. Or, ils n’en furent bannis qu’à cause des méfaits qu’ils ont commis.

Qu’Allah nous accorde la grande faveur de faire partie des habitants de Médine.

Qu’Il fasse qu’il ne nous arrive pas ce qui leur est arrivé et qu’Il fasse que nous ne soyons pas, ainsi que ses habitants, du nombre de ceux qu’elle bannit.

Qu’Il fasse que nous soyons parmi les bons qui prodiguent les conseils, non des corrompus qui commettront des hérésies et en seront bannis. Amen.

Notes de l’auteur : 

[1] Voir : «Fadhlou-l-Madînati wa ‘âdâbou souknâhâ wa ziyâratihâ », par le chaykh érudit : Cabdoulmouhsin Ibn Hamad Al-Cabbâd Al-badr (qu’Allah préserve).

[2] Mouslim

[3] Al-Boukhârî et Mouslim

[4] c et moudd sont d’anciennes capacités de mesure.

[5] Mouslim

[6] Mouslim

[7] Al-Boukhârî et Mouslim

[8] Al-Boukhârî et Mouslim

[9] Deux montagnes de Médine.

[10] Aussi (ni sarfan ni cadlan) signifie : (ni œuvre obligatoire ni surérogatoire) ou bien (ni poids ni mesure)… ainsi que d’autres explications.

[11] Al-Boukhârî et Mouslim

[12] Mouslim

[13]  Al-Boukhârî et Mouslim

[14] Mouslim

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