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Le ribâ (l’usure) dans l’Islam : la bienfaisance du prêt

Le ribâ (l’usure) dans l’Islam : la bienfaisance du prêt

Par : Tamime Khemmar.

Plusieurs questions sont posées instantanément par ceux qui pensent que l’on ne peut vivre sans pratiquer le ribâ (l’usure) et que le plus grand intérêt que l’on puisse récolter est l’intérêt sur le prêt.

L’une des questions les plus répandues est la suivante :

Qu’est-ce qu’on gagne à prêter de l’argent ?

« Je donne mon argent à quelqu’un, au risque de le perdre, puis il reste chez lui une ou plusieurs années ; il en profite, peut s’enrichir avec, et risque même de ne pas me le rendre. Que vais-je gagner dans tout cela ? »

Pour répondre à cette question, il faut comprendre le statut du prêt dans l’Islâm.

Le prêt est garanti par des sûretés

Allah a garanti le bien que le créancier prête au débiteur par ce qu’on appelle : des sûretés. C’est-à-dire des garanties qui empêchent le bien du créancier de disparaître.

Citons quelques procédés qui préservent les droits des créanciers.

1-Le témoignage (Ach-Chahâdah) : qui consiste à faire témoigner deux personnes sur la dette, prêt ou vente à terme, avec un écrit. Ceci permet de recouvrer les droits, empêche de les nier et dissipe les doutes ;

2-Le gage (Ar-Rahn) : c’est la garantie d’un prêt par un bien du débiteur remis au créancier grâce auquel ce dernier peut récupérer son droit ou une partie de son droit ou récupérer tout son droit grâce à une partie de ce bien si ce bien est supérieur à la dette ;

3-Le cautionnement (Al-Kafâlah) : qui consiste à se porter garant envers le créancier de ramener le débiteur, qu’on cautionne, ou d’assumer sa dette.

Tout ceci permet à l’ayant droit, dans le cas de l’impossibilité de recouvrer son droit du débiteur, de recouvrer sa créance de la sûreté qui garantit l’obligation.

Ainsi, le créancier, celui qui prête à son frère ou lui vend quelque chose à terme, ne risque pas de perdre son bien car il est protégé.

Le statut du prêt dans l’islâm

Le prêt appelé « al-qardh » est un bien (argent ou denrée ou autre) que le prêteur donne à l’emprunteur, qui en devient propriétaire, et à la charge de ce dernier de lui rendre son pareil.

Ce contrat est essentiellement dans un but de bienfaisance et d’assistance envers l’emprunteur.

Toute condition dans ce contrat qui entraîne un avantage au prêteur est prohibée ainsi que tout intérêt. Car si le prêt apporte le moindre bénéfice au créancier, il se transforme en ribâ (usure).

Rappelons que le ribâ, l’usure, dans l’Islâm est tout prêt qui rapporte un intérêt, aussi minime soit-il.

Le prêt dans l’Islâm est donc un acte de bienfaisance par lequel on se rapproche d’Allah ne cherchant que Sa seule récompense.

C’est aussi un acte de solidarité sociale et d’assistance où le créancier aide son frère en lui prêtant son argent afin que ce dernier en profite pour s’extraire de ses difficultés et améliorer sa situation.

Soyons miséricordieux !

Chacun de nous, musulmans ou non-musulmans, s’aperçoit que celui qui a besoin d’un prêt est en général en difficulté, lui et ceux qui dépendent de lui.

Allah dans Sa miséricorde, a ouvert une porte de secours pour celui qui est en difficulté, le faisant profiter de l’argent de son frère, qui est garanti, afin de s’extraire de son épreuve.

L’usurier qui pratique le ribâ quant à lui, cherchera à profiter de la faiblesse et de la détresse de celui qui est en difficulté et l’enfermera dans un piège où il s’accaparera de tous ces biens.

C’est pour cela qu’Allah a interdit le ribâ et a menacé celui qui le pratique du plus grand châtiment, afin justement de protéger les faibles qui sont en difficulté permanente ou passagère, les protéger de ceux qui veulent les dévorer, profitant de leur détresse, et leur donner une chance pour ce relever grâce au qardh, le prêt sans intérêt, et à d’autres moyens licites et sûrs.

Les mérites du prêt à zéro intérêt : le qardh bienfaisant

Les intérêts, les besoins comblés, les soucis dissipés et l’accomplissement du bien et de la bienfaisance qui résultent de cette œuvre ne peuvent être comptés.

Citons-en quelques-uns :

1-Allah aime les bienfaisants qui sont solidaires avec les autres ;

2-Le bienfaisant sera aimé de tous les hommes ;

4-Le bienfaisant récupère son bien qu’il a prêté tout en bénéficiant auprès de son Seigneur d’une large récompense ;

5-Il sèmera chez son frère l’amour et la gratitude envers lui,

6-La bénédiction se répandra sur les biens, la famille et les richesses de ce bienfaisant ;

7-La sérénité du cœur qui en résultera est incomparable ;

8-Les invocations dont profitera le bienfaisant sont plus précieuses que l’or de toute la terre. Si une seule invocation est acceptée par Allah, Il aura gagné dans les deux vies.

9-L’établissement de la concorde et de la fraternité entre les membres de la société.

Qu’Allah fasse que nous soyons parmi Ses serviteurs bienfaisants qui portent secours aux sinistrés, qui sont miséricordieux envers les faibles et qui accordent leur argent, leur parole et leur invocation à leurs frères et sœurs sans contrepartie ni même la moindre attente de remerciements.

Allah est plus Savant

 

 

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