Le Hamas accepte une proposition de cessez-le-feu, Israël bombarde Rafah.

Le 6 mai, les responsables du Hamas ont déclaré accepter une proposition de cessez-le-feu et attendre la réponse du gouvernement sioniste. Mais le soir même, l’armée israélienne a commencé son assaut sur Rafah. 

Un accord visant un cessez-le-feu permanent. 

Le conseiller médiatique du bureau politique du Hamas, Taher al-Nunu, a déclaré que le Hamas avait accepté une proposition comprenant un cessez-le-feu, la reconstruction de Gaza, le retour des déplacés et la libération des prisonniers. 

Une délégation du Hamas devrait se rendre  au Caire prochainement pour discuter de l’accord. La dernière proposition acceptée par le Hamas stipule plusieurs termes et conditions. En outre, l’accord comprend 3 phases qui doivent durer 42 jours chacune.  

La première phase prévoit le retrait total de l’occupation de l’axe de Netzarim et le libre retour des déplacés sans aucune restriction. Cette étape doit aussi amener à la libération des prisonniers et la levée de toutes les mesures punitives contre les prisonniers palestiniens.  

Lors de la deuxième phase, l’accord doit mettre fin aux opérations militaires de manière permanente.  

Enfin, dans la troisième phase, la proposition comprend un texte acceptant la levée complète du blocus. 

Le Secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, Mustafa Barghouthi a déclaré : « La gestion des négociations de la résistance est intelligente, profonde et précise.«  

Le retrait de l’occupation.

L’accord comprend une cessation temporaire des opérations militaires mutuelles entre l’armée d’occupation et la résistance palestinienne, le retrait des forces israéliennes vers l’est et loin des zones densément peuplées vers une zone le long de la frontière dans toutes les zones de la bande de Gaza.

Le document stipule le retour des déplacés dans leurs zones de résidence, le démantèlement complet des positions et des installations militaires en procédant par étape et par zone. Il stipule également la liberté de mouvement des habitants dans toutes les zones de la bande, et l’entrée de l’aide humanitaire depuis la rue Rashid dès le premier jour sans entraves.

Détails sur la reconstruction.

D’après la proposition, le premier jour verrait l’entrée de quantités importantes et suffisantes d’aide humanitaire, de fournitures de secours et de carburant (600 camions par jour, dont 50 camions de carburant). Le carburant serait entre autre destiné à faire fonctionner la centrale électrique, les commerces et les équipements nécessaires pour enlever les décombres, réhabiliter et faire fonctionner les hôpitaux, les centres de santé et les boulangeries dans toutes les zones de la bande de Gaza.

Les Nations unies et leurs agences concernées, y compris l’UNRWA et d’autres organisations internationales, seront chargées de fournir des services humanitaires dans toute la bande. L’un des premiers objectifs seraient la réhabilitation des infrastructures essentielles : électricité, eau, assainissement, communications et routes. De même que l’introduction d’équipements nécessaires pour la défense civile, et pour enlever les décombres et les ruines.

Selon le document, les fournitures et les exigences nécessaires pour accueillir et abriter les déplacés qui ont perdu leurs maisons pendant la guerre seront introduites (pas moins de 60 000 logements temporaires – caravanes – et 200 000 tentes).

L’accord comprend aussi le début des arrangements et des plans nécessaires pour un processus de reconstruction complet des maisons, des installations civiles et de l’infrastructure civile détruites par la guerre et pour compenser les personnes touchées sous la supervision de plusieurs pays et organisations, notamment l’Égypte, le Qatar et les Nations unies.

Des manifestations sur les territoires occupés.

Après l’annonce de l’acceptation du Hamas, des manifestations de colons ont lieu dans plusieurs régions sur les territoires occupés. Le peuple israélien exige de Netanyahu l’acceptation de l’accord pour la libération des prisonniers. 

Des images montrant des colons mettre le feu, couchés par terre et bloquant une artère majeure de Tel Aviv, ont circulé. Des manifestations ont également eu lieu à Haïfa contre le gouvernement et pour un accord avant l’assaut de Rafah. 

La mère d’un prisonnier du Hamas déclare : « Le Hamas a accepté l’accord, il est maintenant temps de les ramener chez nous, sinon nous brûlerons Israël.« 

Les gazaouis s’étaient également réjouis de l’acceptation de cet accord par le Hamas.

Un assaut à Rafah.

Malgré cela, l’armée sioniste a débuté les bombardements sur Rafah dès lundi 6 mai au soir et l’assaut terrestre dès mardi matin.

L’aviation et l’artillerie de l’occupation mènent des frappes intenses sur plusieurs quartiers à l’est de la ville de Rafah faisant de nombreux morts et blessés. Qu’Allah leur accorde le martyr. 

Fuyant les combats et les bombardements incessants, les réfugiés n’ont nulle part où fuir, la frontière égyptienne étant verrouillée. Et bien que l’armée sioniste ait lâché des tracts stipulant aux habitants de ce rendre dans une zone qu’ils prétendent être humanitaire à Al-Mawasi, les crimes odieux, lâches et génocidaires qu’ils commettent depuis des mois sur des innocents en dit long sur la nature de cet « humanisme » qu’ils auraient encore en eux.

Le bureau du Premier ministre de l’occupation a déclaré : « Nous enverrons une délégation technique au Caire pour discuter de la réponse du Hamas, et nous continuerons notre opération à Rafah. »

Les autorités israéliennes ont aussi déclaré que la proposition acceptée par le Hamas comportait des conclusions à long terme qu’Israël n’accepte pas.  

L’un des opposant de Netanyahu, Yair Lapid a déclaré : « Il n’y a pas de limite à la honte de ce gouvernement, les équipes de négociation doivent être envoyées immédiatement au Caire pour finaliser l’accord.  » 

Il a également affirmé: « le gouvernement qui veut ramener les prisonniers doit maintenant tenir une discussion urgente et envoyer des équipes au Caire, et ne pas émettre de commentaires hystériques qui brisent les cœurs des familles des prisonniers israéliens. C’est une honte sans limite.  » 

Il faut savoir que les bombardements sionistes tuent aussi des otages israéliens. Ceci ne semble pas préoccuper le gouvernement de Netanyahu contrairement aux nombreux discours évoquants l’importance des otages en faisant même un motif d’assaut.