17 Ramadan : la bataille de Badr.   

Lors d’une longue journée chaude en l’an 2 de l’hégire, 300 croyants en plein cœur du désert aride ont combattu presque 1000 polythéistes afin que l’Islam puisse nous être transmis.

Une bataille qui n’était pas prévue.

La bataille de Badr est l’expédition au terme de laquelle Allah discerna le vrai du faux et rendit l’Islam et les musulmans victorieux.  

{Si vous vous étiez donné rendez-vous, vous l’auriez manqué (effrayés par le nombre de l’ennemi). Mais Allah entendait exécuter un décret qui devait l’être immanquablement} (s.8, v.42) 

En effet, les musulmans qui étaient sortis le 8 ramadan pour attaquer la caravane d’Abou Soufyan ne s’attendaient pas à affronter une armée de 950 hommes alors qu’ils n’étaient qu’un peu plus de 300. Ils n’avaient que deux chevaux et soixante-dix chameaux alors que les Qouraych étaient venus avec cent chevaux et sept cents chameaux.  

Le Prophète ﷺ avait décidé de stopper cette caravane commerciale en représailles aux coups durs portés auparavant aux musulmans comme la confiscation de leurs biens à la Mecque, leur expulsion et la maltraitance sur leurs personnes.  

Abou Soufyan ayant appris que Mouhammad ﷺ et ses compagnons étaient en route pour l’attaquer, envoya quelqu’un chercher de l’aide. Les Qouraych reçurent l’appel et se mobilisèrent ainsi que les tribus autour de la Mecque poussés par une animosité et une haine profonde envers le Messager d’Allah ﷺ.  

Le grand mérite des compagnons  

Le Prophète ﷺ fut informé de la sortie de l’armée des Qouraych, il consulta alors ses compagnons visant tout particulièrement les Ansars. Ceci car le pacte qui mentionnait qu’ils protègeraient le Prophète ﷺ comme ils protègent leurs femmes et leurs enfants était à condition que ce soit à l’intérieur de Médine et non à l’extérieur. Ils avaient donc le choix.  

Al Miqdad ibn ‘Amrou, qui faisait partie des Ansars dit alors : “Par Allah ! Si tu nous conduisais jusqu’à Birk al-Ghimad [1], nous endurerons avec toi. Et même si tu entres dans la mer, nous y entrerons aussi et nous ne te dirons pas ce qu’a dit le peuple de Moussa à Moussa : {Va donc, toi et ton Seigneur, et combattez tous deux. Nous restons là où nous sommes} (s.5, v.24). Au contraire, nous combattrons avec toi”.  

Et lorsque le Prophète ﷺ réitéra, Sa’d Ibn Mou’adh qui faisait aussi partie des Ansars dit alors : “Ô Messager d’Allah ! C’est comme si tu nous visais (les Ansars) par tes paroles.” Le Prophète ﷺ confirma alors. Sa’d dit alors cette célèbre parole : “Par Allah ! Nous sommes un peuple très patient dans la guerre, véridiques lors de la confrontation. Par Allah, nous ne détestons que tu rencontres ton ennemie jusqu’à ce que tu voies ce qui réjouit ton œil. Certains hommes ont certes rebroussé chemin, mais s’ils avaient su ce que tu allais combattre, aucun homme ne t’aurait quitté”. 

C’est ici l’un des nombreux exemples qui montrent la foi, la bravoure et la patience face aux épreuves des compagnons, qu’Allah les agrée.  

Les compagnons espéraient mettre la main sur la caravane d’Abou Soufyan mais ce dernier réussi à s’enfuir en longeant la mer Rouge. Même si une minorité de Qouraych fit demi-tour car leur seul objectif était de protéger la caravane, l’armée désira tout de même la rencontre espérant vaincre Mouhammad ﷺ et ses compagnons.  

La promesse d’Allah est toujours véridique.  

Le vendredi 17 ramadan, les deux troupes se rencontrèrent. Un groupe en petit nombre, croyant, qui combattait pour Allah et autre groupe en grand nombre et combattant pour le faux.  

Les rangs furent organisés par le Prophète ﷺ en les encourageant et en leur rappelant la récompense divine des combattants et des martyrs. Les compagnons s’élancèrent alors avec une grande ferveur espérant le Paradis dans la vie éternelle.  

Ce jour-là, la justice d’Allah et sa vengeance sur les injustes se sont manifestées. Parmi les exemples, on peut prendre Umayya ibn Khalaf qui fut terrassé par Bilal, son ancien esclave à qui il avait fait subir toutes sortes de maltraitances et tortures.  

Alors que la bataille faisait rage, le Messager d’Allah ﷺ vit la supériorité numérique des polythéistes et se confia alors à Allah. Il dit : “Ô Allah accorde-moi la victoire que Tu m’as promise. Ô Seigneur, si tu laisses aujourd’hui cette petite troupe [de croyants] être anéantie [par l’ennemie], tu ne seras plus adoré.” Il continua, levant les mains vers le ciel, implorant Allah de ne pas laisser ses mains revenir vides de toute miséricorde. Abu Bakr, qu’Allah l’agrée, lui dit “Ô Messager d’Allah, tu as suffisamment supplié ton Seigneur. Allah va certainement tenir la promesse qu’Il t’a faite.” Allah envoya alors ses anges pour raffermir les musulmans et combattre à leurs côtés.  

{Allah vous a donné la victoire, à Badr, alors que vous étiez humiliés. Craignez Allah donc. Afin que vous soyez reconnaissants ! (Allah vous a bien donné la victoire) lorsque tu disais aux croyants ; « Ne vous suffit-il pas que votre Seigneur vous fasse descendre en aide trois milliers d’Anges » ? Mais oui ! Si vous êtes endurants et pieux, et qu’ils [les ennemis] vous assaillent immédiatement, votre Seigneur vous enverra en renfort cinq mille Anges marqués distinctement .} (s.3, v.123 à 125) 

La bataille se solda par une victoire éclatante des musulmans et une sévère défaite des Qouraych qui prirent la fuite après avoir perdu soixante-dix hommes et qu’environ le même nombre fut fait prisonnier.  

Quatorze croyants tombèrent en martyrs parmi lesquels ‘Oubaydah ibn Al Harith, Safwan ibn Wahhab Et ‘Oumayr ibn Abi Waqqas. Qu’Allah les agrée tous.  

Allah donne la victoire à qui Il veut parmi Ses alliés. Il leur accorda celle-ci car ils avaient la foi et étaient sincères envers leur Seigneur.

 [1] Une région au Yémen à l’extrémité d’al-Hijr, donc bien loin de la ville de Médine.  

Sources : L’histoire authentique des Prophètes d’Ibn Kathir ; L’histoire de l’islam des éditions Assia ; Parmi les trésors du Coran de Cheikh Abd Al Mouhsim Al Badr.